L��poque des deux peuples Suite � votre article du 29 mars 2010, je me permets de vous donner mon avis et j'esp�re que vous allez lire mon mail car j'adore d�battre. Je ne suis ni historien, ni partisan du RCD, mais laissez-moi mettre une r�serve quant � l�int�grit� du pr�sident Boumedi�ne, d�j� il a pris le pouvoir gr�ce � un coup d�Etat, l�une des choses positives qu�il a entreprises et que je ne nierai pas, c�est la r�cup�ration des richesses nationales jusqu�� la nationalisation des hydrocarbures ! Je suis un jeune de 25 ans, donc je n�ai pas connu son r�gne et l�histoire que j�ai �tudi�e ne m�a rien appris, mais j�ai la chance de lire des livres d�histoire qui n�on pas �t� command�s par le pouvoir. Les Alg�riens, les jeunes particuli�rement, savent-ils que sous le r�gne de Boumedi�ne, la pr�tendue �poque faste, un simple garde champ�tre, tout comme un simple djoundi (sans parler du redoutable PM, police militaire) faisaient r�gner la terreur dans les populations civiles sans rendre de comptes � personne ? Ils ne le savent sans doute pas... Quant aux grad�s (outre quelques poign�es), l�humiliation du �civil� (le policier en t�te), �tait leur sport favori ! Ce n'est pas tout... Les jeunes savent-ils que sous le r�gne du p�re spirituel de Bouteflika, l'actuel et � vie pr�sident alg�rien, il n�y avait pas un seul mais plut�t deux peuples alg�riens ? Ils ne le savent sans doute pas non plus. Pourtant, il y avait bien deux peuples alg�riens ! Le premier �tait constitu� d�intouchables, ceux qu'on appelait scrupuleusement, voire religieusement les �prioritaires� (partout et nulle part : routes, spectacles, cin�mas, stades, cars, trains, Souk-el-Fellah, Monoprix, maisons closes, paperasseries...). Le second, comme son nom l�indique, �tait constitu� de �zaoualis (c�est-�-dire la quasi-majorit� des Alg�riens), les condamn�s � vivre derri�re ou apr�s les �ma�tres�... comme des chiens ! Et pour faire distinguer le ma�tre du chien, les uns (ceux du �Parti�), roulaient comme ils voulaient � bord de v�hicules civils mais de couleur �noire�. Les autres prioritaires (militaires, douaniers, etc.), hors service et ou en civil, ne roulaient jamais sans la fameuse �casquette�, soigneusement expos�e pr�s de la lunette arri�re du v�hicule et tr�s bien visible par tout le monde ! Histoire de bien veiller sur �l'in�galit� � des Alg�riens devant la loi (du grand Boumedi�ne et ses disciples) ! Et, surtout, surtout, surtout de bien faire distinguer le bon grain de l�ivraie ! Les jeunes g�n�rations ne savent certainement pas �a non plus. Or, ils savent, par contre, par c�ur ce que les brigands en cravates et complets vestons ont �d�cid� depuis le fameux 5 juillet 1962 : �100 Juifs et non un seul Blid�en�... que les Blid�ens sont mauvais (�), que les Kabyles ne font pas le je�ne... que les Kabyles mangent le porc et le sanglier..., que les Kabyles ont br�l� le Coran (...), que les Oranais n'ont pas fait la guerre de Lib�ration, que les Lasnamis arrosent le couscous avec du vin rouge (...), que les Chaouias sont born�s, BTS (...), que sous le r�gne de Boumedi�ne, on a v�cu le paradis sur terre (�), cependant que ces imposteurs, en plus de pilleurs et semeurs de graines de division dans le peuple, emmuraient vivants les uns et assassinaient les autres, en raison de leurs opinions, tels Krim Belkacem, Medeghri, Mecili, Benyahia et j'en passe, la liste de leurs crimes anciens et nouveaux est longue. Merci de votre attention et sachez que j�adore votre colonne et c�est la premi�re chose que je vois � l�ouverture de mon journal. M. Boukhekifa Un coup d�honn�tet� � l�histoire ! Je suis un fid�le lecteur de vos chroniques, et je rate rarement pause-caf� que je trouve toujours exceptionnelle ! Cependant, dans Pause-caf� du 30/03/2010, il y avait quelque chose qui m'a intrigu� et qui m'a laiss� vous faire cette br�ve remarque, concernant le livre de Sadi. Je vous prie de me croire sur parole : que je ne suis pas fan du RCD, je suis contre ses p'tits jeux avec le pouvoir (bref, je n'appr�cie pas sa politique, m�me si je le pr�f�re au pouvoir et aux islamistes...). Je viens de la Kabylie, de Michelet (de la r�gion de Amirouche), je n'ai qu'une tendance politique qui ressemble � un mythe, malheureusement : le f�d�ralisme de l'Alg�rie pour que tous les Alg�riens se mettent au travail �peut-�tre�. Revenons au sujet : je pense que vous avez commenc� � vous acharner sur une personne et pas sur le livre. Ce Sadi, malgr� tout, est l'un des rares Alg�riens scientifiques qui est �crivain et � la reconnaissance de beaucoup de monde de talent exceptionnel. Soyons objectifs : comment on juge un livre avant de le lire ? J�ai eu l'occasion de lire des bribes et j'ai trouv� que c'est bon et il a donn� un coup d'honn�tet� en histoire, une autre version, une autre th�se sur l'assassinat d'Amirouche qui �tait d�j� pos�e dans les coulisses avant que Sadi ne fasse sa recherche pour l'inclure dans son livre... Maintenant, c'est une ouverture d'un d�bat, un d�bat qui doit avoir lieu sur ces questions, et vu l'�tat des libert�s dans notre pays... c'est sans continuer. Je ne pense pas que ce soit une r�cup�ration politique, pour le RCD, la r�cup�ration politique se fait par d'autres moyens ! En conclusion, attendons la parution du livre, � ce moment-l�, faisons de la critique, objective et fond�e. C'est juste mon opinion Je vous remercie Monsieur Ma�mar pour tous vos travaux sur Le Soir d�Alg�rie. Oubachir Idir Pour un d�bat constructif sur notre perception de l'histoire Je voudrais juste r�agir � propos de ce que vous �crivez au sujet du livre �crit par Sa�d Sadi. Dans notre pays, m�me l'histoire n'a pas �chapp� � la manipulation dogmatique. Elle a servi de moyen pour �carter un tel ou un tel. L'histoire officielle, �crite aux fronti�res, a longtemps occult� la m�moire de plusieurs braves hommes qui ont construit l'Etatnation alg�rien. Une histoire officielle �crite sur mesure pour servir ceux qui, au lendemain de l'ind�pendance, ont pris les Alg�riens, fauch�s par la premi�re guerre, en otages-sous la menace de leurs blind�s. Des r�volutionnaires sont contraints de quitter le pays, faute d'espace de libert� et de libert� d�expression. Les exemples que vous donnez sur l'int�grit� de Boumedi�ne cachent une r�alit� beaucoup plus d�rangeante. Il faudra probablement citer d'autres faits historiques, tels que l'assassinat de Krim, Khider, Abbane, l'exil de Boudiaf (inconnus des siens jusqu'en 1992). Le parcours d'un homme politique est une succession d'�clats de r�ussites, d'�checs de machinations politiques. Seule l'histoire (critique, pas celles des salons) saura dire les bonnes et moins bonnes choses qui sont faites. J'ose esp�rer que ce livre sera le premier d'une longue s�rie d'autres qui saura r�concilier l'Alg�rien avec son histoire authentique. J'esp�re qu'il lancera des d�bats constructifs sur notre perception de l'histoire. La nostalgie d'une �poque n'a jamais �t� le garant d'une �tude objective et critique d'une histoire. Je f�licite Sa�d Sadi de cette initiative. Je vous f�licite �galement pour vos chroniques quotidiennes, qui donnent une autre vision de l'Alg�rie. Ahmed D�fendre Boumedi�ne, �a ne rapporte rien ; c�est une question de conviction ! J�ai trouv� ce matin, sur le journal le Soir d�Alg�rie, la r�ponse que j�aurais aim� faire � Sa�d Sadi. Comment peut-on dire de telles choses de ce grand homme ? Et personne ne r�pond ! Heureusement qu�il y a encore des hommes ! Merci mille fois au nom de tous les anciens militaires qui ont mal au c�ur en voyant ce qu�ils sont en train de faire de ce pays aujourd�hui ! Merci de d�fendre Boumedi�ne car peu de gens le font : ils ne gagneront rien � le faire � question mat�rielle �. Il faut de la conviction et du courage : vous en avez ! Continuez ! Vos billets nous redonnent espoir en notre pays� L. S., un ancien de l�ANP Il n�y a aucune similitude entre l�Alg�rie de 1970 et celle d�aujourd�hui Nous vivons, h�las, dans un pays o� l�ingratitude vient �r�compenser� toute personne qui a sacrifi� sa vie pour ce pays. Vos articles qui rendent hommage au regrett� Pr�sident Boumedi�ne viennent �clairer cette nouvelle g�n�ration dont je fais partie sur une personnalit� hors du commun, m�me ses ennemis le reconnaissent (Giscard d'Estaing, Nixon, Kissinger�). Je vous en remercie tout en esp�rant que la retraite que vous envisagez ne sera pas pour demain. Pour H. Boumedi�ne, les martyrs qui ont sacrifi� leurs vies pour l�ind�pendance de ce pays sont sacr�s. N�a-t-il pas dit que seuls ceux qui sont morts au combat ont fait leur devoir vis-�-vis de ce pays ? Il ne s�est jamais pr�sent� comme h�ros de la R�volution sachant que, selon lui, les h�ros sont ceux qui ont laiss� leurs vies au champ de bataille. Aujourd�hui, on l�accuse d�avoir voulu �s�approprier � l�histoire ! Le plus absurde est que des gens trouvent des similitudes entre la situation sociale, �conomique et politique durant les ann�es 1970 et celle d�aujourd�hui. Ceux qui ont dirig� ce pays � cette �poque-l� ont nationalis� les richesses de ce pays ; fait du fonctionnaire, du fellah et de l��tudiant pion essentiel dans la soci�t� et �lev� l�Alg�rie au rang des pays qu�on respecte dans le monde. Dans l�Alg�rie d�aujourd�hui, les richesses nationales appartiennent aux multinationales ; le fonctionnaire est devenu mendiant, l��tudiant est devenu �harrag� et le fellah est redevenu khamm�s et nous ne faisons la �une� des journaux que gr�ce aux scandales financiers que vit notre pays. Alors moi je ne vois aucune similitude. Mes respectueuses salutations.