Si N'fissa la jolie princesse revenait déambuler dans sa ville natale, elle dirait l'enchantement des espaces exquis du jardin du Dey, son aïeul Baba Hassen. Vergers et prairies s'étendant à perte de vue au pied de la résidence et agréables au regard à tout moment de la journée. Et en toute saison. Elle dirait le jardin fruitier agrémenté de 161 orangers qui, à la floraison, embaument la campagne environnante de senteurs prenantes .Alors que dans un autre carré, s'épanouissent 81 citronniers. Elle ne risquerait pas d'omettre de ne pas parler des 167 figuiers épanouis en été, des 190 poiriers ainsi que des 21 pruniers. N'fissa, vêtue de longues tuniques et de babouches assorties, avancera jusqu'aux amandiers si fragiles en leur floraison printanière à peine teintée de couleur rose. La petite princesse lèvera ses bras blancs de neige vers les grenadiers, fruits de la passion, pour ensuite s'adosser à l'un des merisiers du jardin du Dey.Séduite par tant de beauté du vaste enclos fruitier, elle ira nonchalante et poussera jusqu'au vignoble riche de 819 pieds de vigne magnifique voûte en charmille favorable à la rêverie. Ombre et lumière se jouant de la chaleur des étés algériens. La treille suspendue entre terre et ciel enlace les piliers érigés pour soutenir les sarments, au gré du vent marin agitant le feuillage dru et les grappes de raisin mûr.