Le d�veloppement de la commune de Ouled- Moussa est quasiment bloqu�. La municipalit� �touffe. Pour une fois, ce n�est pas la faute des �lus locaux. Bien au contraire, ils ne cessent d�attirer l�attention de tous. Lakhel Abderrahmane, leur pr�sident, fait un constat sur la situation. �Nous avons besoin en urgence d�un lyc�e. Celui existant, construit il y a plus de 20 ans pour une population de 15 000 habitants, ne r�pond plus aux besoins d�une population qui d�passe actuellement les 46 000 �mes. La construction d�un CEM est aussi urgente. Dans le primaire, la situation est �galement catastrophique. Nous enregistrons 50 �l�ves par classe. A cela s�ajoutent les besoins en �quipement dans les secteurs de la sant�, l�habitat, la jeunesse. Nous ne pouvons, � court terme, faire face � cette demande pressante. Il nous est pratiquement impossible de demander des projets � l�Etat. Les raisons ? On ne nous donnera pas parce que tout simplement nous n�avons plus d�assiettes fonci�res !� Et de pr�ciser que le pr�c�dent PDAU (plan directeur de l�am�nagement urbain) est arriv� � �ch�ance en 2006. Selon lui, son pr�d�cesseur avait fait une proposition qui a �t� jug�e trop ambitieuse par la tutelle et a, par cons�quent, vu l�opposition des services de l�agriculture de la wilaya de Boumerd�s. La DSA (direction des services agricoles) estime que s�rement des terres agricoles fertiles seront int�gr�es dans le tissu urbain � venir. Pr�server les terres agricoles est une bonne chose. Mais le malheur, ou le bonheur, de la commune de Ouled Moussa, ex-Saint-Pierre-Saint- Paul, est qu�elle a �t� fond�e, par les colons fran�ais, en 1857, au beau milieu d�une partie de la Mitidja-Est, afin d�exploiter les terres fertiles. Par cons�quent, � chaque fois qu�une pierre est pos�e pour une construction, elle se fait n�cessairement au d�triment de la terre agricole. La faute incombe aux dirigeants du pays qui n�ont pas trac� une strat�gie nationale pour les grands am�nagements du territoire. Pr�sentement, il y a des choix douloureux � faire pour cette localit� : permettre � la ville de s�agrandir de mani�re organis�e, dans le cas contraire, c�est l�anarchie qui s�installera. N�importe quel sp�cialiste en urbanisme le dira. Cela pour le probl�me num�ro un de cette paisible commune � vocation agricole, o� tout de m�me, et gr�ce la vision de l�ex- P/APC qui a su, durant les ann�es 1990, convaincre des investisseurs de s�implanter, des unit�s de production sont install�es. Elles renflouent la caisse de la municipalit� et participent � 65% au budget de la commune (BP2010, 17 milliards de centimes). Avec l�entr�e en production d�autres projets, ce chiffre sera sans aucun doute multipli� par cinq ou six, voire plus. Par ailleurs, lors de sa visite, le wali de Boumerd�s, Brahim Merad, a donn� son accord pour l�extension de la zone industrielle en vue d'int�grer 45 hectares suppl�mentaires aux activit�s industrielles. Au plan du cadre de vie, la commune a, selon son pr�sident, r�alis� le branchement au r�seau du gaz de ville touchant 50% de la population y compris certains villages. �Il nous reste une conduite de 400 m�tres pour couvrir la ville � 100%. Nous comptons sur l�intervention de la wilaya et de la Sonelgaz pour finaliser le projet du chef-lieu communal et la prise en charge des r�seaux d�autres villages.� Il nous fait savoir que sa commune lancera, dans le cadre de l'am�lioration des conditions de vie de ses administr�s, plusieurs projets. Deux milliards de centimes sont pr�vus pour r�aliser le programme d'assainissement qui touchera un demi-millier de foyers de trois villages. Dans le secteur des travaux publics, le village d'Ouled Hamida, qui abrite 3 000 personnes, sera d�senclav� par l'am�nagement d'une route. Au chef-lieu communal, l'�radication d'un bidonville est programm�e ces jours-ci. 150 familles seront relog�es dans des habitations de la nouvelle cit� construite dans le cadre du programme gouvernemental pour la prise en charge des familles sinistr�es victimes du s�isme de 2003. La commune a b�n�fici� d'un quota de 250 logements dans une cit� qui compte 1 500 unit�s pour toute la wilaya. D'autres ambitions sont affich�es par l'ex�cutif de cette municipalit�, mais les 3,5 milliards de centimes affect�s, pour 2010, par l'administration dans le cadre des PCD (programme communal de d�veloppement) restent largement en de�� de la demande, estime le P/APC. A noter qu'� la fin de notre entretien, le premier magistrat de cette commune s'est plaint des rumeurs distill�es, ces derniers jours, par des individus qui, d'apr�s lui, cherchent � le d�stabiliser et lui faire du chantage. �Qu'on critique ma gestion, c'est de bonne guerre et je le comprends parfaitement. Mais qu'on s'attaque � ma vie priv�e pour d�truire ma famille, ce n'est pas loyal. C'est vraiment mesquin�, conclura M. Lekhel, profond�ment affect�.