Le sous-développement de la commune s'explique par la mauvaise gestion mais aussi par la faiblesse des ressources financières. Qu'évoque Gué de Constantine pour ses habitants ? Le marché de Semmar, l'insécurité mais aussi de tentaculaires cités-dortoirs et les immenses bidonvilles, dépourvus de toutes les commodités. La commune a-t-elle pourtant bénéficié de «programmes de rattrapage», comme l'ont toujours souhaité les élus et la population ? «Des projets de développement ? Que nenni. L'Etat est absent et le développement se fait de manière anarchique. Quand l'Etat est absent, l'espace public est tout bonnement occupé par des personnes qui se soucient comme d'une guigne de respecter les règles urbanistiques ou autres», se désole un résidant qui s'est retrouvé élu dans l'APC durant plusieurs années. L'APC a connu un blocage pendant plusieurs mois en raison du retrait de confiance au président d'APC, accusé de «tous les maux». «La situation est restée pourtant la même après la désignation de l'actuel P/APC. Les blocages sont plus dus aux humeurs des uns et des autres. L'ancien maire, démis de ses fonctions par le wali d'Alger, est toujours là et gère à sa manière la commune. Les élus n'ont pas le souci de l'intérêt général», signale l'ancien élu. Le sous-développement de cette commune s'explique par la mauvaise gestion mais aussi par la faiblesse des ressources financières. «Le budget de la commune est dérisoire. Il est à peine de 20 milliards de centimes. La moitié est réservée au volet fonctionnement. Le volet équipement est mal doté. Lorsque dans les autres APC on consacre près de 10 millions de centimes par habitant, dans notre commune c'est à peine 1000 dinars. Cette enveloppe, restée la même en dépit de l'explosion démographique, ne servira à rien. Les infrastructures existantes s'avèrent insuffisantes vu les besoins de la population», constate un résidant de Aïn Malha, localité où a été construit le site AADL. La population était estimée à 133 000 en 2008. «Le recensement de 1998 fait ressortir un nombre 80 000 habitants. L'augmentation, dix ans après, est de 50%. Le nombre est encore important avec la venue de plusieurs résidants, ceux habitant le site AADL, mais surtout les occupants des bidonvilles», assure un employé de la commune. La présence de bidonvilles dans la commune bloque le développement local. «Les bidonvilles sont une véritable plaie. Ils accueillent la moitié de la population. La commune regroupe 12 000 baraques pour 60 000 habitants. Ils faut penser à les déloger, pas spécialement à Alger, pour récupérer les terrains», suggère l'ancien élu. Les écoliers souffrent de cette situation. Le nombre d'établissements scolaires reste insuffisant en raison de l'arrivée massive de nouveaux enfants scolarisés. Le taux d'occupation par classe (TOC) est ainsi le plus important à Alger. «Des investissements ont été consentis. La commune dispose de 40 écoles primaires, 10 CEM, et 4 lycées. Cela reste pourtant insuffisant, vu le nombre d'enfants scolarisés», constate un responsable d'une association de parents d'élèves.