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PATRONS ET BANQUIERS ALG�RIENS
La col�re monte
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 04 - 2010


Dossier r�alis� par Ch�rif Bennaceur
L�inqui�tude et la perplexit� minent de plus en plus l�esprit des op�rateurs �conomiques, des analystes et autres agents �conomiques. Mont� r�cemment au cr�neau, le Forum des chefs d�entreprises (FCE) a d�plor� l�illisibilit� de la d�marche �conomique actuelle. Dans le d�sarroi, les op�rateurs �conomiques s�estiment l�s�s, brid�s par les changements de la r�glementation r�gissant le commerce ext�rieur et l�investissement.
Selon cette organisation patronale, tr�s r�active, le retour vers des pratiques centr�es sur la restriction administrative de l�acte de commerce comme de l�acte d�investir est une fausse solution. Voire, les entrepreneurs condamnent la d�marche �conomique du gouvernement, en manque de coh�rence, de logique, de concertation avec les acteurs. Et dans la mesure o� la rente p�troli�re, l�injection massive de fonds publics dans l��quipement infrastructurel, l�expansion non jugul�e des importations de biens et de services constituent autant de leurres. Et au regard de la contestation r�currente de la mauvaise qualit� du climat d�affaires actuel, marqu� notamment par les lourdeurs, la gestion hasardeuse, la bureaucratie, le d�ficit d��thique, d��quit�, voire la corruption de plus en plus pr�gnante. Cela m�me si un officiel, le ministre de l�Industrie et de la Promotion des investissements, a reconnu l�existence d�un mauvais climat qui contrarie la venue des investisseurs et complique la t�che des op�rateurs priv�s nationaux. Certes, des actions sont initi�es, visant notamment la r�habilitation du secteur industriel la relance de l�appareil productif. Pour autant, l�am�lioration de la croissance �conomique reste encore utopique, tir�e essentiellement par la d�pense publique, favoris�e par la donne p�troli�re, soumise elle � la volatilit�. Comme les incitations �conomiques tant globales que micro�conomiques et institutionnelles sont en panne. Dans ce contexte, le risque de clash plane sur la maison �conomie alg�rienne. C�est le constat que posent des �conomistes, un consultant, des chefs d�entreprise, du secteur public et priv�, ainsi qu�un banquier. D�nominateur commun de leurs propos, l�absence patente de projet de soci�t�, de vision strat�gique sur le plan �conomique.
ALI HARBI, CONSULTANT ET �CONOMISTE :
�La vision strat�gique fait d�faut�
Est-ce qu�il y a une vision strat�gique sur le plan �conomique ? C�est l�une des interrogations � laquelle le consultant et �conomiste Ali Harbi r�pond par la n�gative, appelant � clarifier les objectifs, les choix de d�veloppement.
Le Soir d�Alg�rie : La situation �conomique actuelle est grave, bloqu�e, selon la plupart des op�rateurs �conomiques qui ne cessent de monter au cr�neau. Est-ce r�ellement le cas ? Pourquoi cette impression de blocage ?
Ali Harbi : La r�ponse est � double niveau. D�un point de vue technique, un certain nombre de difficult�s se posent pour l�entreprise. Foncier, financement� Et pour chaque probl�me technique, il y a une solution. Mais est-ce qu�il y a une vision strat�gique ? Pour le moment, ce n�est pas clair.
Mais la vision, c�est le politique qui la d�finit.
Oui, cela rel�ve du politique. Mais y a-t-il une volont� de continuer sur le chemin de l��conomie de march� ? Constatez les mesures prises dans le cadre de la loi de finances compl�mentaire pour 2009 et leur impact sur l�entreprise. Des interrogations lourdes p�sent sur les choix pris. C�est flou. A ce probl�me, la r�ponse est du politique. Or, le constat d�montre l�absence de vision strat�gique. Que veut-on ? On ne le sait pas. Il y a besoin de clarification. Comme l�ont d�montr� les r�centes rencontres comme celles du Forum des chefs d�entreprises (FCE).
Vous �voquez des difficult�s techniques. Lesquelles ? Sont-elles irr�m�diables ?
Je le r�affirme, les solutions techniques existent. Il faut lever les obstacles, agir concr�tement. Prenons le probl�me du financement. Il n�est pas li� � la question des ressources mais perdurera dans la mesure o� les proc�dures d�octroi de cr�dit n�ont pas chang�. Or, le syst�me fonctionne dans une culture de p�nurie financi�re. Les banques demandent davantage de garanties que la norme. L�on estime que la demande de garantie repr�sente trois fois la valeur du cr�dit ! En outre, les banques ne recourent pas aux fonds de garantie.
Quelle solution alors ? Mais ce fardeau incombe-t-il seulement aux banques ?
Les outils existent. Comme il s�av�re important de d�velopper un code de bonne conduite entrepreneuriale, am�liorer la transparence. Effectivement, les entreprises doivent am�liorer leur gouvernance, voire la qualit� des dossiers de demande de cr�dit qu�elles soumettent. Et de leur part, les banques doivent assouplir les proc�dures. Il faut continuer � agr�er des banques, hors le ralentissement que l�on constate. Il faut diversifier l�offre de financement, lib�rer le march� du financement. Comme il faudrait revenir � l�octroi des cr�dits � la consommation. En somme, r�former les proc�dures, d�velopper le recours � la garantie, d�velopper de nouveaux instruments financiers.
Des r�formes �conomiques ont �t� lanc�es. Une strat�gie industrielle a �t� impuls�e, pourtant...
Mais le rythme des r�formes �conomiques lanc�es conna�t un ralentissement. Y a-t-il une remise en cause implicite de la r�forme ? L�on s�interroge. Prenons le cas du tissu industriel de biens et services. Certes, nous pouvons exporter des services. M�me se d�velopper � l�international. Mais le probl�me de la comp�titivit� se pose, au regard des co�ts, du fait que le produit fabriqu� en Alg�rie est en bout de cha�ne de valeur. Des fili�res industrielles ont �t� d�structur�es. L�on parle de la strat�gie industrielle. Annonc�e, elle n�est pourtant pas mise en �uvre. Or, il y a une illusion sur la question des co�ts. A contrario de l�id�e re�ue, l��nergie est ch�re en Alg�rie. Comme la productivit� est faible. Ce qui est li� aux d�faillances en mati�re d�organisation, de management, � la question de la r�mun�ration, � la motivation des travailleurs.
Ainsi, la machine �conomique est en panne.
Le probl�me est structurel. Il faut un sursaut. Se donner des objectifs, des ambitions, des horizons. D�autant que l�expansion d�mographique allant, nous serons 50 millions d�habitants dans quelques d�cennies. Le rythme d�importation ne doit pas �tre bloqu� mais il faut d�velopper une industrie locale de substitution, d�velopper l�exportation de biens. Soyons intelligents. Le contexte �conomique actuel est une aubaine. � nous de savoir la transformer en dynamique.
La question reste pos�e...
Les �quilibres macro�conomiques sont favorables. L�objectif de cr�ation de 200 000 nouvelles PME par an est appr�ciable. Mais le besoin de ressources financi�res, humaines et mat�rielles reste toujours pr�gnant, conditionnant les investissements. Il faut relever le d�fi de la qualit�. Moderniser les m�thodes. Savoir se reconnecter � l�international, mobiliser les comp�tences nationales � l��tranger� Il y a un besoin crucial de clarifier nos objectifs, de donner une nouvelle impulsion au rythme de d�veloppement.
Propos recueillis par C.B.
UN BANQUIER S�EXPRIME
Ne pas continuer � g�n�rer des occasions perdues
Il y a un affaiblissement s�rieux des capacit�s de gouvernance, � tous les niveaux, un affaiblissement du d�bat g�n�ral selon un �conomiste et banquier qui estime qu�il ne faut pas continuer � g�n�rer des occasions perdues.
Nombreux sont les op�rateurs et observateurs qui constatent une situation de blocage au point de vue �conomique. Un d�bat qui n�est pas nouveau selon un �conomiste et banquier, tenu au devoir de r�serve. Selon notre interlocuteur, l�enjeu est li� au passage d�une �conomie de rente vers une �conomie de production. Ce qui, dira-t-il, �renvoie � la construction d�un syst�me productif, � des r�formes structurelles d�une tr�s grande port�e et qui impliquent tout le monde : les op�rateurs, le gouvernement, les r�gulateurs, les citoyens��. Pour cet �conomiste, �il y a une mutation mentale � faire, � tous les niveaux. Certes, ce qui a acc�l�r� le lancement de r�formes structurelles, la mise en �uvre d�un d�but de r�forme, c�est la contrainte ext�rieure �. Et cet ��lan a �t� relativement fort jusqu�en 1997-1998. Mais d�s lors que l�on est revenu � une situation d�embellie sur le march� p�trolier, l��conomie de rente a pris le dessus�. Or, �la rente anesth�sie � et �l��conomie de rente induisent des rentes de situation qui engendrent une certaine tyrannie du statu quo�, assure-t-il, dubitatif sur l�existence de v�ritables op�rateurs �conomiques. Or, la rente �n�est pas �ternelle. Il faut se pr�parer � l�apr�s-rente. �a se rapproche !� rel�ve-t-il. De l�avis de ce banquier, la capacit� de r�flexion �s�est beaucoup amoindrie, depuis un certain temps, avec le d�part forc� de gens de qualit�. Ainsi, l�Alg�rie, selon lui, �n�a plus le m�me niveau d�expertise locale qu�elle avait avant. Il y a un affaiblissement s�rieux des capacit�s de gouvernance, � tous les niveaux�. Il rel�ve l�absence de vision tr�s claire, au moins sur le plan �conomique, de la part des autorit�s. �L�impression, notable chez le commun, est que l�on est plus r�actifs que proactifs. Il y a affaiblissent du d�bat g�n�ral�, d�veloppe-t-il. Et usant d�une image, �le d�bat tourne autour des recettes de cuisine et non pas sur le menu. Pourquoi ? Parce que tr�s peu de forces de proposition se sont exprim�es�. Pour notre interlocuteur, l�essentiel est ailleurs. �Comment relancer une concertation g�n�rale, un dialogue clair, sur un grand projet de soci�t� ?� interroge- t-il. Et d�ajouter : �Il faut avoir une vision. Mais pour qu�elle soit per�ue comme cr�dible, il faut qu�elle soit partag�e�. Toutefois, cet �conomiste n�entrevoit pas de d�but de solution. Plut�t, �une sur-r�action ! L�on n�anticipe pas. Or, les Alg�riens demandent � �tre mobilis�s� r�torque-t-il. Sentiment de conformisme ? Fatalit� ? Selon notre interlocuteur, explicatif, �c�est peut-�tre l�exp�rience v�cue durant la d�cennie d�ins�curit� qui a d�teint sur la mentalit� des Alg�riens�. Soit, �une certaine forme de r�signation, coupl�e � la recherche uniquement du bien-�tre�. Mais �c�est aussi l��tat d�esprit des agents �conomiques�, d�autant, dira-t-il, qu��il y a tr�s peu d�investisseurs en dehors de certains capitaines d�industrie, et d�un investisseur qu�est l��tat. Le syst�me, les acteurs, leurs rapports sont marqu�s par la qu�te de la rentabilit� � court terme�. Certes, �l�interm�diation bancaire est faible. Mais c�est l�absence de remont�e de projets de l��conomie r�elle qui pose un vrai probl�me�, note notre h�te. Car, l��on organise la consommation de la rente, pas l��conomie�. Des propos pessimistes ? Va-t-on droit au mur ? pour paraphraser un autre �conomiste. Affirmatif, ce banquier semble l��tre. �On va dans le mur ? Oui ! Ce qui explique une partie de la sur-r�action, mais il y a du souci � se faire�, d�clare-t-il. Toutefois, il estime qu��il ne faut pas perdre espoir. Il y a encore des r�serves financi�res notamment, un peu de temps gr�ce au gaz��. Mais �nous ne devons pas continuer � g�n�rer des occasions perdues !
C. B.
SLIM OTHMANI, DIRECTEUR G�N�RAL DE NCA-ROUIBA :
�Il n�y a pas de projet de soci�t�
Il n�y a pas de projet de soci�t�, assure le directeur g�n�ral des Nouvelles conserveries alg�riennes NCA-Rouiba, Slim Othmani, qui d�plore l�exc�s d�instabilit� dans les r�gles du jeu de conduite du march�.
Le Soir d�Alg�rie : Le sentiment cro�t chez les observateurs et les op�rateurs �conomiques quant � une situation �conomique paralys�e. Etes-vous de cet avis ? Y a-t-il r�ellement blocage ?
Slim Othmani : Tout le monde se plaint parce qu�il y a trop d�instabilit� dans les r�gles du jeu de conduite du march�. Ce qui influe de mani�re extr�mement n�gative sur un facteur d�terminant pour toute �conomie : l�attractivit� de l�investissement, qu�elle soit nationale ou internationale. Le plus grave est que les changements dans les r�gles du jeu ont in�luctablement, indiscutablement affect� la comp�titivit� de l�entreprise alg�rienne qui �tait d�j� malmen�e.
R�f�rence implicite aux dispositions de la loi de finances compl�mentaire ?
Je pense qu�� la lumi�re des nouvelles r�gles du jeu, il est important que les pouvoirs publics fassent un v�ritable bilan de l�impact sur la comp�titivit�, et qu�ils admettent qu�ils s�excluent des march�s de l�export. Il y a une r�elle volont� de substituer les importations par la production nationale, la fabrication locale. Mais il est clair que l�on ne peut pas tout fabriquer ici. M�me des produits extr�mement importants ne repr�sentent peut-�tre pas des opportunit�s d�investissement, car en volume, ils ne permettent pas d�entreprendre des projets industriels.
Mais les pouvoirs publics ont lanc� des r�formes, initi� des actions de r�gulation �conomique au profit des acteurs �conomiques�
L�on n�a pas laiss� le temps au march� de s�installer, de se d�velopper, aux op�rateurs de percevoir l�opportunit� d�investir un cr�neau, un secteur donn�. Et sans n�gliger le caract�re rebutant de la bureaucratie, de l�environnement des affaires. On veut aller � contre-courant d�un processus naturel, o� c�est le march� qui booste, en fin de compte, l�industrie avec comme pivot la PME. A ce propos, je constate la diabolisation de la PME par certains courants de pens�e, de doctrine. D�aucuns ne croient pas que la PME puisse �tre le socle de l��mergence de champions nationaux. Mais la PME, pour qu�elle puisse �tre comp�titive, a besoin d�un environnement flexible et adapt�. Cet environnement n�est pas flexible et ne lui permet pas de se d�velopper. Exemple : l�industrie automobile, o� l�on a besoin d�une sous-traitance qui soit p�renne et soutenable. On doit faciliter la vie aux entrepreneurs qui passent 40 % de leur temps � r�gler des conflits, des probl�mes mineurs, alors qu�ils devraient se consacrer davantage � d�velopper leurs entreprises et le march�. Comme l�on ne doit pas faire de discrimination entre les entreprises qui activent dans la production et ceux qui font dans le commerce, le n�goce. Ceux-ci, les distributeurs, ont tous une forme de valeur ajout�e.
Cet �tat de fait s�explique comment ?
C�est li� � l�absence de vision strat�gique. Le citoyen alg�rien ne sait pas de quelle Alg�rie l�on parle. C�est quoi l�Alg�rie de demain ? Au Maroc, l�on ambitionne d�attirer des dizaines de millions de touristes � l�horizon 2025. Ce qui g�n�re toute une industrie et services d�riv�s. O� est la vision strat�gique en ce domaine en Alg�rie ? Une vision, c�est l�expression d�un r�ve. C�est, pour utiliser une terminologie anglosaxonne, savoir leader, mobiliser toute la soci�t� autour d�un projet, d�un r�ve. Il faut d�finir les objectifs, pas par des slogans vagues. Qu�est-ce que l�Alg�rie veut �tre ? Il n�y a pas de projet de soci�t�. On agit par r�action. Le sentiment domine qu�on veut remettre en place un syst�me r�pressif qui n�a pas sa raison d��tre. Nous avons besoin d�une meilleure qualit� de vie, acc�s aux services et commodit�s n�cessaires. A ce propos, je suis profond�ment choqu� par les propos de la secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs. Mme Louisa Hanoune se permet de tancer le secteur priv�. Qu�elle arr�te de nous insulter !
Alors, comment rendre cette vision concr�te ?
La vision est difficile � mettre en �uvre dans un environnement changeant, agressif � l��gard du monde de l�entreprise. Mais ce qui est grave, c�est que l�Alg�rie est convaincue de son pouvoir de n�gociation infini et qu�elle peut l�imposer � tous. C�est faux ! La nouvelle donne du march� gazier a r�duit le pouvoir de n�gociation de l�Alg�rie. Comme le r�le de moteur, d�acteur r�gional majeur n�est pas encore assum� par l�Alg�rie, impactant de fa�on non n�gligeable la croissance des pays de la r�gion qui, en tout �tat de cause, ne peuvent rester ind�finiment dans l�expectative et risquent d�exercer sur notre pays des pressions indirectes qui pourraient �tre lourdes de cons�quences.
Est-ce pertinent ?
Oui, il faut s�inscrire dans une dynamique r�gionale. Ne pas tourner le dos � la concertation, au dialogue, coop�rer, cr�er des synergies. Ne pas s�enfermer dans un mod�le autarcique et acc�l�rer le processus d�acc�s au savoir et � la culture. Ce qui est choquant, c�est l�absence de dialogue entre les deux g�n�rations, celle au pouvoir et les nouvelles g�n�rations cens�es prendre la rel�ve. Plus rien ne les lie. Le seul espace ou ce qui transpara�t, le champ de dialogue tourne exclusivement autour du religieux, du dogmatique et ne permet aucun d�bat. D�autant que nous ne sommes pas dans une logique d�ijtihad.
Propos recueillis par C. B.

MOKHTAR CHAHBOUB, P-DG DE LA SNVI :
�Le secteur industriel est en cours de r�habilitation�
Le secteur industriel est en bonne voie de r�habilitation, assure le pr�sident-directeur g�n�ral de la Soci�t� nationale des v�hicules industriels (SNVI), Mokhtar Chahboub, qui estime que la relance de l�investissement productif augure d�une �re nouvelle.
Le soir d�Alg�rie: La situation �conomique actuelle reste incertaine, confront�e � des difficult�s notamment dans le secteur industriel. Etes-vous de cet avis ?
Mokhtar Chahboub : En tant qu�op�rateur du secteur public, il y a un �l�ment nouveau qui est apparu ces derni�res ann�es. Les pouvoirs publics se penchent plus particuli�rement sur la relance, le devenir du secteur industriel. Les entreprises publiques sont mises � niveau. Dans le domaine industriel, les entreprises qui disposent d�un march�, d�une expertise sont en train d��tre r�habilit�es. Une action strat�gique est lanc�e, selon deux objectifs trac�s. Soit mettre sur le march� des produits en substitution � l�importation et � valeur ajout�e. Mais aussi rationaliser l�utilisation de ses effectifs, en fonction du plan de charge. Il y a relance de l�investissement productif. Ce qui implique des produits conformes aux standards internationaux. D�autant que les entreprises du secteur public n�ont pas b�n�fici� d�investissements de par le pass�. L�obsolescence, tant d�cri�e, est due surtout au fait que l�on n�a pas investi.
Mais le processus de relance industrielle patine�
Non, �a ne patine pas. Le processus de r�habilitation est lanc�. M�me si les effets des actions lanc�es, disons en 2010, ne seront per�us qu�� moyen terme. D�une mani�re g�n�rale, le pays a besoin de cr�er de l�emploi. Et le secteur industriel est un secteur pourvoyeur d�emplois. Je note �galement que l��tat a pris une d�cision tr�s importante. La majorit� dans les projets est obligatoirement alg�rienne, � 51 %, voire plus. Comme il n�y a plus de cession d�actifs industriels mais leur concession. Ce qui met un terme � la sp�culation. Il y a r�habilitation de l�outil industriel existant qui doit servir de locomotive au secteur priv�, au r�seau de sous-traitance et de PME priv�es.
Mais les entreprises subissent de plus en plus des difficult�s.
Vrai, les PME sous-traitantes sont confront�es � des difficult�s. Mais je note que le processus engag� encourage ce tissu industriel � se prendre en charge, par des projets matur�s, � se mettre � niveau, voire � se positionner � l�export. On est en train de bien r�habiliter le tissu industriel. Absolument. Et cette r�habilitation est prise en charge par l�expertise nationale. Bien s�r, les entreprises priv�es sont confront�es � des contraintes. Selon une �tude initi�e en partenariat avec ces op�rateurs, ces contraintes sont au nombre d�une vingtaine. Les difficult�s les plus graves sont l�informel, l�acc�s et le co�t du cr�dit, d�autant qu�il n�y a pas de banques d�investissement. A l�autre bout du prisme, les op�rateurs soul�vent la p�nurie de main-d��uvre qualifi�e, l�acc�s � l��nergie et les services portuaires. Je remarque, au passage, que ces op�rateurs placent les contraintes li�es � l�imp�t, l�incertitude de la r�glementation, les lourdeurs administratives, au milieu de la liste des dol�ances.
Mais ceci p�se sur le devenir des entreprises.
Je d�plore, au passage, une certaine r�sistance au changement. Ainsi, l�on a contest� la mesure de paiement obligatoire des importations par cr�dit documentaire. Or, assainir un march�, c�est assurer sa tra�abilit�, et le Cr�doc assure cette tra�abilit�. Certes, le secteur bancaire doit se mettre � niveau mais les nouvelles dispositions sont normales, quoique contraignantes. Il est normal de se conformer � la nouvelle r�glementation, et le v�ritable secteur industriel priv� reste � consolider. Il faut faire une �tude des lieux. Est-ce que le bon tissu industriel existe ? Le secteur public est l�, lui.
Annonc�e, la strat�gie industrielle reste pourtant un leurre. La vision strat�gique fait d�faut.
Je conteste cette appr�ciation. La relance de l�investissement productif, c�est un objectif trac�. Il y a un programme pr�sidentiel. Il y a un Premier ministre charg� de le mettre en �uvre. Notre programme d�investissement � moyen terme a �t� approuv� par les pouvoirs publics. Et l�on nous demande m�me d�aller plus loin. En tant que gestionnaire, je suis � l�aise, d�autant que des objectifs sont trac�s, l�accompagnement financier disponible. Le fait de consacrer une bonne part des investissements � la relance de l�investissement productif est le d�but de solution. M�me s�il y a toujours des irascibles. Si, aujourd�hui, l��tat a d�cid� de mettre de l�argent dans le secteur public, c�est le d�but d�une �re nouvelle, d�autant que l�IDE ne vient pas.


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