Le 8 Mai 1945, le peuple alg�rien c�l�brait, � l�instar de tous les peuples de la plan�te, la fin du cauchemar, la Seconde Guerre mondiale. Des c�l�brations qui ont vir� vite au g�nocide d�s lors que les Alg�riens �osaient� y m�ler des slogans et des revendications nationalistes. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Ayant �t� aux premi�res lignes du front ouvert contre la toute-puissante arm�e nazie aux c�t�s des alli�s, les Alg�riens croyaient que cette victoire �tait aussi la leur. Ils escomptaient la libert�, des droits et l'�mancipation. Mais la France l�che plut�t la meute : l�arm�e coloniale r�prime dans le sang la l�gitime aspiration du peuple alg�rien. Une r�pression qui prend vite l'allure d�un des plus grands massacres du XXe si�cle. � l�est du pays et en Basse-Kabylie, c�est carr�ment le g�nocide. Guelma, S�tif, Kherrata et bien d�autres villes pleureront des milliers de morts, fauch�s par balles. 45 000 morts, un traumatisme national, des r�percussions sociales et politiques ind�niables et, au final, une autre page noire � mettre � l�actif de la France coloniale. Soixante-cinq ans apr�s, que reste-t-il du 8 Mai 1945 ? Une fondation, des c�l�brations officielles et c�est � peu pr�s tout ! Qu�il s�agisse du 8 Mai 1945, de la r�volution de Novembre, et du mouvement national en g�n�ral, toute l�histoire de l'Alg�rie des temps modernes est malheureusement prise en otage, pour ne servir que d�un instrument de l�gitimation d�un pourvoir de fait. Un pouvoir confisqu� par l�arm�e des fronti�res qui s�est prolong� gr�ce au MALG et qu�on appelle commun�ment �le clan dOujda�. Sous Ben Bella, Boumedi�ne, Chadli puis, de nos jours, l�histoire de la R�volution a toujours �t� �fa�onn�e� de sorte � convenir au personnel au pouvoir du moment et � ses th�ses id�ologiques. Lorsqu�un g�ant de la politique nationale, le docteur Sa�d Sadi, produit une �uvre d�une rare rigueur intellectuelle et politiquement incontestable, r�habilitant la m�moire de deux grandes figures de la R�volution, il se voit r�pondre, non pas par des historiens d�sint�ress�s mais, dans la majorit� des cas, par d�authentiques produits du MALG et du clan d�Oujda. Avec des arguments et une �litt�rature� invariablement classique. Dans l�Alg�rie de 2010, on a en gros cette d�solante posture qui veut qu�un Messali Hadj, chef du MNA et de la contre-r�volution, est r�habilit� officiellement. Et en face, un authentique baroudeur, l�un des piliers de la R�volution, l�homme qui, avec Abane Ramdane, a organis� le Congr�s de la Soummam, le colonel Amirouche, A�t Hamouda est �voqu� pour �tre r�habilit� et �tre d�barrass� d�odieuses �tiquettes qu�on veut lui coller, c�est l�indignation g�n�rale chez les gardiens du temple...