Pourquoi la France a-t-elle fait le choix de classer l�Alg�rie en zone � risques terroristes ? Quelle est la motivation de cette d�cision qui a contribu� � l��loignement des deux pays ? C�est en ces termes, entre autres, que la s�natrice PS Bariza Khiari interpellait cette semaine, au nom du groupe d�amiti� France-Alg�rie dont elle est la vice-pr�sidente, le gouvernement fran�ais. En guise de r�ponse, des faux-fuyants et des �l�ments peu cr�dibles. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed La d�cision de classer l�Alg�rie sur la liste �des zones � risques terroristes�, prise par la France en janvier dernier, avait imm�diatement fait r�agir la s�natrice franco-alg�rienne Bariza Khiari qui a fait inscrire cette mesure � une session �des questions au gouvernement �, en l�occurrence une question adress�e au ministre de l�Int�rieur et qui n�a �t� inscrite � l�ordre du jour du S�nat que cette semaine. La d�cision fran�aise, devait dire la s�natrice, qui multiplie les mesures tr�s contraignantes et humiliantes vis-�-vis des Alg�riens se rendant en France, �n�est pas rest�e sans cons�quence sur la d�gradation des relations diplomatiques de notre pays avec l�Alg�rie�. Et de pointer le changement dans la politique �trang�re de la majorit� actuelle, qui, par ce classement, �suit la ligne am�ricaine � alors que, rappelle-t-elle, �en 2003, lors du d�clenchement de la guerre en Irak, la politique �trang�re et de s�curit� de la France a su se faire chantre d�une vision diff�rente des risques et des �volutions diplomatiques�. Pourtant, rel�ve-t-elle, les deux pays ont sign� en 2008 un accord tr�s pr�cis de lutte contre le terrorisme et les efforts du c�t� du gouvernement alg�rien sont �manifestes � pour affaiblir le terrorisme. Cela explique, poursuit-elle, que cette d�cision prise unilat�ralement par la France n�a pas �t� du tout du go�t du gouvernement alg�rien et qu�elle a suscit� autant d��motion, une �motion qui �reste vive et creuse encore l��cart entre les deux rives de la M�diterran�e� alors que �nous devrions ��uvrer� au rapprochement de ces deux pays plut�t qu�� leur �loignement �. Aussi, �je souhaite conna�tre les raisons objectives qui ont conduit � proc�der � ce classement ainsi que les mesures que le gouvernement compte prendre pour am�liorer les relations franco-alg�riennes �. La s�natrice PS et les parlementaires pr�sents ont re�u une r�ponse fuyante et pour le moins alambiqu�e de la ministre charg�e de l�Outre- Mer, qui rempla�ait Hortefeux (absent � la session), sur les raisons profondes de ces mesures. Le fichier de passagers institu�, � titre exp�rimental en 2006 et concernant cinq pays, a �t� �largi � deux autres pays dont l�Alg�rie et sera progressivement g�n�ralis� � d�autres. �Les �tats concern�s ne sont pas retenus � risques en tant que tels. Le choix rel�ve avant tout de consid�rations li�es aux d�placements internationaux, sans que cela implique n�cessairement un jugement sur la situation interne de tel ou tel pays�. Il n�en fallait pas plus � la s�natrice franco-alg�rienne pour r�pliquer � ce faux-fuyant : �Je peux tout � fait comprendre que, au nom de l�efficacit� de la lutte contre le terrorisme, des mesures soient prises, mais votre r�ponse n�est absolument pas satisfaisante. Elle est purement administrative. Elle ne prend pas du tout en compte les liens historiques qui lient notre pays � l�Alg�rie et qui devraient amener le gouvernement � faire des gestes significatifs, contrairement � ce qui se passe actuellement.� Et au lieu de cela et malheureusement, conclut-elle, �face � l�adoption de ce type de mesures unilat�rales � l��gard d�un pays de la M�diterran�e avec lequel nous devrions entretenir des relations de fraternit�, nous devons constater que l�Union pour la M�diterran�e reste une coquille vide�.