A la veille de la visite du président français en Algérie, le devenir des relations entre les deux pays a été le thème d'une conférence organisée par l'association des journalistes algériens en France. Les intervenants, Abdelaziz Rahabi ancien ministre de la Communication, Bariza Khiari sénatrice de Paris, Rachid Kaci conseiller technique à l'Elysée et Jean-Pierre Tuquoi, journaliste au Monde et auteur d'un récent «Paris-Alger, le couple infernal» paru aux éditions Grasset, ont confronté leurs différentes visions sur une relation aussi tumultueuse que passionnée. Une relation qu'il est nécessaire de «normaliser», selon le mot de Bariza Khiari, la sénatrice socialiste parce que la nouvelle génération politique comme Sarkozy ou le chef du PS, François Hollande, n'ont pas connu la guerre d'Algérie, et parce que le passé doit être laissé aux historiens. La sénartrice qui appelle à une relation saine reconnaît, cependant, qu'il faut parler du passé, «mais avec du recul». Elle rejette aussi la repentance, car «nous ne sommes pas comptables» du passé, affirme-t-elle. Résumant sa pensée, elle dira «ni ingérence ni indifférence» en insistant sur des relations économiques basées sur les intérêts bien compris de chaque partie. La sénatrice franco-algérienne s'est, bien entendu, prononcé sur les propos du ministre des Anciens moudjahidine. Sans équivoque, elle «condamne fermement ces propos antisémites qui ne peuvent que jeter de l'huile sur le feu sur les relations à construire de part et d'autre». Pour Rahabi, le passé ne peut être ainsi écarté de cette construction et estime que la France devrait demander des excuses pour les crimes commis. Elle a un devoir de reconnaissance, de réparation même pour assainir le passé. Malheureusement la réalité ne va pas dans le sens des gestes amicaux. Faisant référence à l'activisme dans les milieux des rapatriés «harkis et Pieds noirs, l'ancien diplomate dira que ce sont là des gestes «inamicaux, révisionnistes et inacceptables». Il désapprouvera, toutefois, les propos de Chérif Abbas qui ne reflètent pas, selon lui, l'état d'esprit de la majorité des Algériens. Piqué au vif, semble-t-il, le conseiller à l'Elysée, Rachid Kaci réagit à l'adresse de Rahabi : «Vos paroles ne sont pas des paroles d'apaisement», affirmant, de manière quelque peu péremptoire qu'il existe «un décalage entre le discours politique et la population algérienne qui, elle, n'a pas exprimé de demande de repentance». Et de conclure: «Laissons les historiens travailler». Ce qui n'est pas de l'avis du journaliste Tuquoi qui estime «qu'il ne faut pas se défausser sur les historiens. Il revient aux politiques de construire la mémoire partagée par des gestes comme celui du président Bouteflika au Memorial de Verdun dédié aux victimes de la Guerre 14-18, qui a rendu hommage aux Algériens morts pour la France. Rahabi revient à la charge en insistant sur la nécessité de la reconnaissance, car, selon lui, elle participe de la thérapie du peuple algérien qui a enduré les souffrances de la nuit coloniale. Le débat sera polarisé sur le voyage de Sarkozy dont le volet ayant trait à la circulation des personnes. L'ancien ministre algérien rappelle que cette «circulation reste restreinte, au contraire des marchandises et des capitaux». Ce voyage est d'abord, selon lui, «un voyage d'affaires et non politique, car la partie développement humain y est négligée. Pour Kaci, c'est un voyage d'apaisement». A l'adresse des journalistes, il lance «N'envenimez pas les choses !». Ce à quoi Rahabi rétorque «il y a une culpabilisation à rebours, la loi du 23 février 2005 a été votée en France. Nous ne sommes pas contre l'apaisement, mais quand les Français convoquent l'Histoire, nous convoquons la nôtre». Sur le sujet, moins polémique de l'union méditerranéenne, il notera que «l'initiative est intéressante après l'essoufflement du processus de Barcelone, mais le projet reste, toutefois, à éclaircir». Bariza Khiari se montre, quant à elle, plutôt sceptique, car la réalisation de ce projet dépend, d'abord, le règlement des problèmes politiques, faisant apparemment allusion à la question sahraouie. A la veille de la visite du président français en Algérie, le devenir des relations entre les deux pays a été le thème d'une conférence organisée par l'association des journalistes algériens en France. Les intervenants, Abdelaziz Rahabi ancien ministre de la Communication, Bariza Khiari sénatrice de Paris, Rachid Kaci conseiller technique à l'Elysée et Jean-Pierre Tuquoi, journaliste au Monde et auteur d'un récent «Paris-Alger, le couple infernal» paru aux éditions Grasset, ont confronté leurs différentes visions sur une relation aussi tumultueuse que passionnée. Une relation qu'il est nécessaire de «normaliser», selon le mot de Bariza Khiari, la sénatrice socialiste parce que la nouvelle génération politique comme Sarkozy ou le chef du PS, François Hollande, n'ont pas connu la guerre d'Algérie, et parce que le passé doit être laissé aux historiens. La sénartrice qui appelle à une relation saine reconnaît, cependant, qu'il faut parler du passé, «mais avec du recul». Elle rejette aussi la repentance, car «nous ne sommes pas comptables» du passé, affirme-t-elle. Résumant sa pensée, elle dira «ni ingérence ni indifférence» en insistant sur des relations économiques basées sur les intérêts bien compris de chaque partie. La sénatrice franco-algérienne s'est, bien entendu, prononcé sur les propos du ministre des Anciens moudjahidine. Sans équivoque, elle «condamne fermement ces propos antisémites qui ne peuvent que jeter de l'huile sur le feu sur les relations à construire de part et d'autre». Pour Rahabi, le passé ne peut être ainsi écarté de cette construction et estime que la France devrait demander des excuses pour les crimes commis. Elle a un devoir de reconnaissance, de réparation même pour assainir le passé. Malheureusement la réalité ne va pas dans le sens des gestes amicaux. Faisant référence à l'activisme dans les milieux des rapatriés «harkis et Pieds noirs, l'ancien diplomate dira que ce sont là des gestes «inamicaux, révisionnistes et inacceptables». Il désapprouvera, toutefois, les propos de Chérif Abbas qui ne reflètent pas, selon lui, l'état d'esprit de la majorité des Algériens. Piqué au vif, semble-t-il, le conseiller à l'Elysée, Rachid Kaci réagit à l'adresse de Rahabi : «Vos paroles ne sont pas des paroles d'apaisement», affirmant, de manière quelque peu péremptoire qu'il existe «un décalage entre le discours politique et la population algérienne qui, elle, n'a pas exprimé de demande de repentance». Et de conclure: «Laissons les historiens travailler». Ce qui n'est pas de l'avis du journaliste Tuquoi qui estime «qu'il ne faut pas se défausser sur les historiens. Il revient aux politiques de construire la mémoire partagée par des gestes comme celui du président Bouteflika au Memorial de Verdun dédié aux victimes de la Guerre 14-18, qui a rendu hommage aux Algériens morts pour la France. Rahabi revient à la charge en insistant sur la nécessité de la reconnaissance, car, selon lui, elle participe de la thérapie du peuple algérien qui a enduré les souffrances de la nuit coloniale. Le débat sera polarisé sur le voyage de Sarkozy dont le volet ayant trait à la circulation des personnes. L'ancien ministre algérien rappelle que cette «circulation reste restreinte, au contraire des marchandises et des capitaux». Ce voyage est d'abord, selon lui, «un voyage d'affaires et non politique, car la partie développement humain y est négligée. Pour Kaci, c'est un voyage d'apaisement». A l'adresse des journalistes, il lance «N'envenimez pas les choses !». Ce à quoi Rahabi rétorque «il y a une culpabilisation à rebours, la loi du 23 février 2005 a été votée en France. Nous ne sommes pas contre l'apaisement, mais quand les Français convoquent l'Histoire, nous convoquons la nôtre». Sur le sujet, moins polémique de l'union méditerranéenne, il notera que «l'initiative est intéressante après l'essoufflement du processus de Barcelone, mais le projet reste, toutefois, à éclaircir». Bariza Khiari se montre, quant à elle, plutôt sceptique, car la réalisation de ce projet dépend, d'abord, le règlement des problèmes politiques, faisant apparemment allusion à la question sahraouie.