Pr�vue pour avril dernier, la tenue du proc�s en appel des cadres de la Cnan, poursuivis dans l�affaire du B�char, se tiendra lors de la prochaine session criminelle, a-t-on appris de source s�re. Mais en attendant sa programmation, les cadres incarc�r�s ont adress� une lettre ouverte au premier magistrat du pays, lui demandant de �faire respecter le droit�. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - �Notre appel est intervenu apr�s que les premiers signes qui nous sont parvenus � propos de l�ouverture du second proc�s nous ont laiss�s perplexes, et que le bref espoir que nous avons entretenu s�est transform� en lourde inqui�tude. (�) En effet, que penser de l�insistance � maintenir co�te que co�te le m�me juge alors que la loi article 260) le r�cuse, puisqu�il a trait� notre affaire en chambre d�accusation. Alors, boulevers�s par la perspective d�un proc�s � l�image du premier, nous faisons appel � vous, Monsieur le Pr�sident, en votre qualit� de premier magistrat du pays, pour faire respecter le droit. Nous demandons simplement l�application de la loi, uniquement la loi.� C�est, en substance, ce qui est mentionn� dans la lettre adress�e au chef de l�Etat par les cadres incarc�r�s de la Cnan. Pour rappel, le proc�s en appel de l�affaire Cnan �tait programm� pour mars dernier et son report a �t� prononc� suite � l�absence des avocats de la d�fense. Autre raison de ce renvoi, le refus de la d�fense de voir le proc�s des cadres de la Cnan dirig� par un magistrat ayant d�j� statu� dans la m�me affaire, et ce, en vertu des dispositions de l�article 260 du Code de proc�dure p�nale. Les cadres incarc�r�s de la Cnan d�clarent �tre �victimes de la hogra�. �Pour des raisons encore obscures, nous avons �t� arbitrairement d�sign�s comme boucs �missaires par des personnes malintentionn�es, anim�es d�un esprit de vengeance notoire apr�s avoir �t� �cart�es de la Cnan et faisant partie des vampires qui ont vid� cette compagnie de sa substance. Ces personnes ont volontairement entretenu la fausse id�e que le navire B�chara sombr� du fait de son mauvais �tat technique et, par cons�quent, de notre n�gligence�, est-il soulign� dans leur missive. Et d�ajouter : �Le B�char n�a pas sombr� du fait de son �tat ! Et il ne s�agit pas l�, de notre part, d�une affirmation gratuite. De nombreuses preuves �videntes et d�innombrables t�moins dont le professionnalisme, la moralit� et l�objectivit� ne peuvent �tre mis en doute attestaient du bon fonctionnement des �quipements du navire. Qui peut mieux parler d�un bateau que son propre commandant ? Dans le fax qu�il nous avait adress�, le d�funt Bidi (que Dieu lui accorde Sa Mis�ricorde) affirmait, sans ambigu�t�, qu�il �tait pr�t � rejoindre le chantier naval de B�ja�a, au regard de l��tat du navire. Ces propos r�duisent � n�ant les contrev�rit�s et les absurdit�s techniques d�vers�es �� et l� par certaines mauvaises langues.� En somme, � moins d�un mois de la r�vision du proc�s, il est fort attendu que les arguments des uns et des autres relancent le d�bat sur cette affaire. Et les cadres incarc�r�s de la Cnan de conclure : �D�autres preuves et t�moignages peuvent �tre encore cit�s, mais soucieux de ne point alourdir la lecture de cette lettre, nous nous contentons de dire qu�elles figurent toutes dans le dossier judiciaire. Depuis plus de cinq longues ann�es, soixante-trois mois exactement, nous n�avons cess� de clamer notre innocence, du fond de nos cellules. Nous avons cri�, hurl� de toutes nos forces, en vain. On est rest� sourds aux souffrances d�innocents et de leurs familles. Puis us�s, terrass�s, nous nous sommes docilement r�sign�s � notre mis�rable sort de reclus, tels de grands criminels, priant Dieu de nous venir en aide�� A. B.