Un hommage à la grandeur de l'homme a été rendu samedi soir au Théâtre régional de Béjaïa (TRB) par la population, au chanteur Djamel Allam. La grande salle du Théâtre Abdelmalek-Bouguermouh s'est avérée trop exiguë pour contenir les centaines de fans qui ont afflué de toutes parts pour assister au grand gala artistique animé par une constellation de chanteurs comme Boudjemaâ Agraw, Belaïd Tagrawla, Bazou, Yacine Zouaoui et Mounia. Cet hommage au chanteur Djamel Allam s'est déroulé en présence d'El Hadi Ould Ali et Azzedine Mihoubi, ministres respectivement de la Jeunesse et des Sports et de la Culture. Contrairement à l'inquiétante mine qu'il avait affichée lors du festival de la chanson amazighe qui s'est déroulée cet été à Béjaïa, Djamel Allam a plutôt montré une forme des plus fringantes et des plus rassurantes à la grande joie de ses innombrables amis et des familles qui ont afflué très tôt dans l'après-midi vers le TRB, pour assister à cet hommage rendu à l'un des plus grands chanteurs algériens. «Nous sommes heureux de nous retrouver ici pour assister à ce gala, mais surtout pour nous rassurer sur l'état de santé du chanteur qui affiche heureusement une grande forme», se réjouit Samia, une inconditionnelle de l'interprète de Tella deg ul-iw. Le chanteur retrouve sa forme Il faut dire que Djamel Allam s'est montré comme à ses habitudes, décontracté, taquin à souhait. Une mine qui donne l'impression que ses soucis de santé font partie du passé. La joie des spectateurs était au summum lorsque l'interprète de Djawhara est monté sur scène sans l'aide de personne. Il s'est saisi du micro pour remercier ses fans. «Merci d'être là», dira-t-il d'une voix claire et amusée. Il va et vient sur les planches de la scène, traînant le fil du micro, au rythme d'incessants cris des spectateurs qui jubilent lorsque le chanteur entame un de ses succès Awid afus-im (donne-moi ta main). Mais c'est Mara dioughal (A son retour), chanson combien symbolique marquant le retour du chanteur, qui fait lever la salle comme un seul homme pour reprendre la chanson fétiche qui a bercé toutes les générations et par laquelle s'est fait connaître le jeune élève de Cheikh Sadek Bedjaoui. «Un pays sans artistes est un pays mort. Et ce soir, Bougie s'est allumée grâce à l'un de ses illustres fils», nous dira Rachid, un fan de Djamel Allam à la fin de l'hommage, reprenant la célèbre phrase de l'autre immense artiste-peintre Issiakhem. Elève de Sadek Bedjaoui Pour rappel, Djamel Allam, qui est passé par l'école du maître de la chanson andalouse Cheikh Sadek Bedjaoui, est parti en France dès le début des années 1970 où il se fera, d'abord, remarquer en interprétant des chansons en français. Il reviendra en Algérie pour donner des concerts mais il travaillera par la suite à la chaîne de Radio France Inter. Son premier album Argu (Rêve.), sorti en 1974, aura un très grand succès et lui ouvrira la voie pour devenir une véritable star. Il fera ainsi des tournées en Europe, notamment en France, puis aux Etats-Unis. Djamel Allam a également été acteur mais surtout compositeur. En effet, c'est lui qui a composé la musique de plusieurs films, dont Prends dix mille balles et casse-toi de Mahmoud Zemmouri. Tous les fans de ce grand chanteur et musicien gardent et fredonnent encore les grands tubes de Djamel Allam, notamment Tella, Salamo et Mara dioughal.