Dans le cadre d'une vaste enquête sur la fraude dans les missions diplomatiques du pays à l'étranger, le gouvernement canadien a déclenché des enquêtes dans six pays dont l'Algérie. Ainsi, l'Ambassade du Canada à Alger a fait l'objet d'une enquête sur des soupçons de fraude pratiquée par des employés, au même titre que les ambassades du Canada à Haïti, en Russie, en Inde, au Kenya et au Nigeria. L'affaire qui a commencé à l'ambassade canadienne à Haïti a éclaté en janvier 2017. Selon le site Alg24, les résultats de cette enquête ont été publiés ce mois de novembre par Ottawa. A l'origine, «en 2015, le ministère a mené une enquête interne au consulat canadien en Haïti et a découvert que des manœuvres frauduleuses avaient été mises en place par des employés recrutés sur place. L'estimation des pertes subies par le gouvernement dues à ces manœuvres frauduleuses s'élève à 1.7 million de dollars», explique le ministère canadien des Affaires étrangères. A cet effet, le Canada a ordonné une série d'audit ciblant les missions diplomatiques dans cinq pays, dont l'Algérie. L'audit a conclu qu'il y avait des faiblesses importantes dans les pratiques de gestion et les contrôles en place pour assurer une bonne intendance des ressources à la mission d'Alger pour appuyer la réalisation des objectifs d'Affaires mondiales du Canada, précise la même source. Ainsi, l'équipe d'audit a estimé que la mission doit renforcer ses pratiques de gestion, la surveillance et les contrôles pour assurer que le programme d'administration remplisse son mandat le plus efficacement possible. La mission n'utilise pas des outils appropriés de suivi des dépenses et de l'information financière qui devraient l'appuyer dans sa prise de décisions et la planification des ressources et par conséquent assurer l'optimisation des ressources. En plus, les procédures prescrites par l'administration centrale en matière de gestion financière, de gestion du matériel, d'acquisition, de passation de marchés et de dotation ne sont pas appliquées de manière systématique, a ajouté Alg24. A l'issue de l'audit, le chef de mission est appelé à renforcer la surveillance et s'assurer qu'il y ait un suivi périodique des transactions financières à risque élevé afin d'identifier des cas de non-conformité. La chef de mission devrait également s'assurer que les responsabilités et l'imputabilité des employés canadiens comme celles des employés recrutés sur place soient communiquées, que des conséquences pour mauvais rendement soient reflétées dans les évaluations de rendement et que des actions correctives soient prises en cas de besoin.