Le problème de la pénurie des médicaments enregistrée depuis plusieurs mois, n'est pas d'ordre financier a affirmé, hier, le ministre de la santé de la population et de la réforme hospitalière, M. Mokhtar Hasbellaoui, soutenant même que cette dernière «n'existe pas». Il a démenti, hier, lors de la première journée nationale de lutte contre les résistances aux antimicrobiens qui a eu lieu, hier, à l'institut national de la santé publique (INSP) à Alger, l'assertion selon laquelle «la pénurie qui touche les pharmacies, mais aussi les hôpitaux est dûe au fait que la nouvelle mesure du versement de 120% du coût de l'importation, instaurée par le gouvernement pour la domiciliation bancaire, en soit la cause». «Cette nouvelle mesure rentre dans les prérogatives du ministère des finances, il faut adresser la question au ministre de la tutelle», a-t-il d'abord déclaré avant de considérer qu'en au aucun cas «cette mesure, ou d'autres, vont se répercuter sur la disponibilité des médicaments». Pour lui, la pénurie des médicaments n'existe tout simplement pas. Car, assure-t-il encore, «le gouvernement prendra toutes ses dispositions pour garantir la disponibilité des médicaments dans les hôpitaux ainsi que dans les pharmacies». Interrogé en marge de la même rencontre sur la grève des résidents, prévue pour hier, le ministre n'a pas voulu trop s'étaler sur le sujet affirmant dans un premier temps qu'il n'allait pas répondre à d'autres questions, «en dehors de la rencontres d'aujourd'hui». Ceci avant de faire remarquer qu'ils sont déjà en grève. Et de préciser ensuite : «nous allons nous comporter avec eux dans le cadre de la loi», avant de quitter précipitamment le point de presse. S'agissant de la lutte contre les résistances aux antimicrobiens, M. Hasbellaoui a affirmé que l'Etat, a mis en place des lois qui constitueront prochainement, la feuille de route du programme de lutte contre les résistances antimicrobiens. d'ailleurs, a précisé le ministre, un comité national multisectoriel sera installé, qui sera composé de médecins-spécialistes et d'autres collaborateurs de différents secteurs. «Le contrôle des bactéries par les antibactériens nécessite un contrôle national, général est précis, dans tous les CHU du pays. Avec la participation bien sûr, de l'Institut pasteur, du ministère de l'agriculture et de l'organisation mondiale de la santé (OMS)», a-t-il expliqué. De son coté, le directeur général de la prévention du ministère de la santé, Djamel Fourar, affirmera que le comité multisectoriel sera installé dans les prochains jours. Mme Tali Maammar, professeur à l'Institut Pasteur d'Alger, a quant à elle, expliqué les bienfaits de la sensibilisation contre la résistance au antimicrobiens, dont les antibiotiques. Selon elle, les antimicrobiens sont des molécules destinées pour lutter contre les infections (bactéries, virus ou champignons), et les antibiotiques ne touchent que les bactéries. Elle explique par exemple qu'en utilisant un antibiotique à mauvaise dose, l'infection ne sera pas traitée correctement. En somme, «un antibiotique mal utilisé perd son efficacité», précise-t-elle.