C'est une «énième campagne de dénigrement» contre la compagnie nationale a dénoncé, hier, le syndicat des travailleurs d'Air Algérie, affilié à l'UGTA. Pour la centrale syndicale, ces attaques «exogènes» qu'a subies Air Algérie ces derniers jours «sont incongrues et inopportunes». Des attaques dont le but serait «l'installation d'un climat de psychose conduisant à la désaffection des passagers» pour servir les intérêts des compagnies concurrentes, fustige le syndicat dans un communiqué. «Tirer la sonnette d'alarme, en soulevant de prétendues problèmes non identifiés, est une formule connue et usitée à satiété à l'égard de la compagnie nationale», rappelle-t-il. Et d'accuser : «Ces attaques ne sont nullement justifiées, si ce n'est pour affaiblir la compagnie nationale et ainsi servir des intérêts occultes». L'UGTA estime qu'il est «étrange» et «dangereux» d'évoquer la faillite de la compagnie nationale en ces temps. L'objectif, selon le syndicat, est d'aller vers «la privatisation» du pavillon national. «Air Algérie n'est ni en faillite ni à vendre», tranche le syndicat. «Personne ne peut s'ériger le droit de porter atteinte à l'intégrité de la compagnie», ajoute-t-il. Dans ce contexte, le syndicat minimise les problèmes financiers d'Air Algérie, parlant d'une crise qui touche toutes les compagnies du monde. «Le transport aérien des passagers vit une crise à l'échelle planétaire, sans qu'on ne soulève dans aucun pays un holà comparable à celui dirigé contre le pavillon national», déplore le mouvement syndical. «L'UGTA se démarque totalement et résolument de cette démarche négative et suicidaire, et pour ce faire, engage sa pleine responsabilité quant à la défense des intérêts de l'entreprise et de ses employés», pointe-t-il. Avant l'UGTA, des partis politiques dont le Parti de travailleurs avaient exigé de sauver la compagnie nationale. Pour rappel, dans une lettre adressée aux travailleurs, le PDG d'Air Algérie Bakhouche Allèche avait reconnu que «la compagnie est confrontée à une situation des plus délicates» et appelait à la mobilisation générale. «Notre compagnie est aujourd'hui confrontée à une situation des plus délicates, marquée par des résultats opérationnels négatifs», a-t-il révélé, avant d'ajouter que «ces résultats négatifs sont générés par des coûts en constante augmentation, une concurrence directe et indirecte qui pèse sur les revenus et un sureffectif dans les fonctions non productives, des sujétions de service public onéreuse et un lourd endettement». Un constat des plus surprenants venant du P-DG de la compagnie qui, dans un passé récent avait assuré que «la situation financière de la compagnie reste équilibrée dans l'ensemble». Il n'en était, finalement, rien, selon le contenu de la missive qui souligne que «toutes les raisons citées plus haut ont contribué à l'affaiblissement de notre compétitivité et de la profitabilité globale de la compagnie ce qui a pour conséquence directe une dégradation de la trésorerie et de notre capacité d'investir».