De nombreux sportifs à la retraite se retrouvent aujourd'hui dans une situation plus que précaire. Les anciens athlètes algériens, réunis samedi à l'hôtel AZ de Zeralda, à l'occasion de leur deuxième forum, devaient débattre de plusieurs thèmes, notamment celui portant sur les relations qu'ils doivent entretenir avec les médias ou bien celui traitant de leur manière de se préparer sous le conduite de leurs différents staffs mais en vérité le gros des discussions est toujours revenu au même sujet, celui qui évoque le devenir de ces athlètes une fois leur carrière terminée. C'est qu'il s'agit, là, d'un problème crucial, un thème qui porte sur la reconversion des champions une fois qu'ils sont passés de l'autre côté de la barrière, à savoir quand ils ont atteint l'âge de la retraite. Il faut le dire tout net : le tableau dressé par tous les intervenants lors de ce forum n'est pas du tout reluisant. Nous avons eu droit au témoignage de champions ; pas un d'entre eux ne s'est dit satisfait de la situation vécue par les champions algériens après leur carrière. Même ceux qui ont plus ou moins réussi comme les champions olympiques et du monde du 1500vm, Noureddine Morceli et Hassiba Boulmerka, l'ex-international de football, Ali Fergani ou l'ex-international de tennis, Mohamed Bouabdallah, y sont allés de leurs critiques envers un système qu'ils jugent peu soucieux du devenir des anciens sportifs. Pour rester sur Ali Fergani, qui est en même temps le président de l'Association des anciens internationaux de football, il a cru bon de révéler que si le football d'aujourd'hui donne «des sommes indécentes» à ses joueurs professionnels, il «existe de nombreux anciens internationaux de football qui vivent dans des conditions extrêmement précaires. Nous faisons notre possible pour leur venir en aide mais ils ont besoin de beaucoup plus. Il s'agit, pourtant, de joueurs qui, dans leur jeunesse, ont défendu avec énormément de volonté le maillot national.» Dans sa foulée, Noureddine Morceli a tenu à évoquer les sportifs qui se sont battus pour que pays devienne libre. «Une fois l'indépendance obtenue, ils nous ont transmis le drapeau du pays et nous avons pu le faire hisser sur le plus haut mât des plus grandes manifestations sportives internationales. Rien que pour cela les ex athlètes ont droit à de la reconnaissance.» Hassiba Boumerka y est allée, elle, de sa stigmatisation de «tous ceux qui évitent de trop parler des anciens athlètes alors que ceux-ci ont rendu service au pays par leurs exploits. Je ne parle pas de moi ou de Noureddine mais de tous ceux qui ont été largués sur la voie de l'oubli. Il faut veiller à ce qu'ils ne tombent pas dans la misère. C'est notre rôle à tous de leur venir en aide mais en premier aux pouvoirs publics.» Pour le champion de boxe Mohamed Flici, «il s'agit d'une prise en charge tout à fait normale et non d'aumône. Je vous cite l'exemple de notre sport. Cela fait des mois qu'on nous avait promis une intégration au sein de la fonction publique car il faut bien que l'on songe à l'après-carrière sportive. Nous sommes toujours dans l'attente de la mise en application de cette mesure.» En fait, tout est à créer en faveur de cette catégorie de sportifs surtout ceux qui n'ont aucune capacité intellectuelle. Il est vrai que des textes officiels prévoient de récompenser tout athlète qui réussit à se distinguer dans des compétitions internationales mais cela n'est rien par rapport à ce qui attend ce sportif une fois sa carrière achevée. Un des intervenants a proposé que des assises nationales soient organisées pour en parler. Ce ne serait pas une mauvaise idée.