L'Algérie vient de perdre un grand journaliste, le doyen de la presse sportive nationale. Il était passionné par son métier jusqu'au bout. Il s'agit bien de notre collègue Ahmed Achour qui meurt sur le «champ d'honneur» après avoir accompli son ultime mission, celle d'assister aux travaux du dernier symposium pour le renouveau du football algérien. Homme de conviction et de principes, il était toujours souriant et aimait débattre sur tous les sujets en apportant son analyse pertinente et son expérience personnelle. Avec lui, nous avons eu à partager tant de thèmes et à discuter des préoccupations professionnelles et des soucis de la vie. Il était exemplaire et sérieux dans son travail au point où il suivait toute l'actualité sportive nationale et internationale même lorsqu'il était en période de congé. Il connaissait tous les sportifs et tous les sportifs le connaissaient. Pour nous, il incarnait l'ancienne école. Il était aussi un fin observateur, maîtrisant parfaitement son domaine. Il n'hésitait pas à écrire et à critiquer, de manière objective et constructive, le fonctionnement du monde des sports en Algérie, en soulevant les points faibles et les points positifs. Nouri par cet esprit d'ouverture et de bâtisseur, il partageait, sur les colonnes du journal, ses idées et son savoir, allant jusqu'à faire des rétrospectives fort détaillées sur l'évolution des disciplines sportives algériennes en mettant l'accent sur les failles et les forces des fédérations nationales. Ses écrits méritent d'être revisités, rassemblés et publiés dans un livre dédié à sa mémoire pour démontrer à quel point il a participé grandement à l'évolution du sport national. C'est une véritable encyclopédie qui avait développé une relation personnelle avec les principaux acteurs ayant eu à gérer ou à pratiquer les différentes activités sportives. Grâce à son travail titanesque, Le Temps d'Algérie s'est fait une place honorable sur la scène médiatique, notamment dans les milieux sportifs. La Fédération nationale du football du temps de Mohamed Raouraoua l'a bien honoré pour tout le travail qu'il avait assumé durant plus de 40 ans de presse. Pendant les 9 ans que nous avions eu à partager ensemble au sein de la rédaction, nous avions fait tant de dossiers et de reportages. Nous aurions espéré en réaliser tant d'autres encore, mais la vie est ainsi faite. La mort nous sépare de toi, comme le souffle du vent qui balaie les obstacles. Notre amitié et notre espérance iront te rejoindre là où désormais tu nous attends auprès de Dieu.