La nouvelle parution «L'opposition politique en Algérie» de Badr'eddine Mili se greffe aux travaux de recherche de l'auteur qui tente de disséquer avec impartialité l'histoire politique du pays. Paru aux éditions Casbah, cet ouvrage retrace et analyse les conditions historiques dans lesquelles «l'opposition en Algérie est apparue en 1962 et a évolué du statut d'opposition clandestine à celui d'opposition constitutionnelle en 1989». Cet essai qui s'ajoute à celui de 2015 sous le titre : ‘Les présidents algériens' à l'épreuve du pouvoir se décline par les programmes des différentes composantes du registre de l'opposition. De tout temps, l'opposition politique a été mise sous le boisseau et occultée. «Ainsi, l'opposition n'a jamais été admise ou reconnue en tant que telle par les différents régimes de l'Etat algérien, obligée d'exister et d'agir sous divers statuts, clandestin, semi clandestin ou en exil, au moins depuis la reconquête de l'indépendance. La raison en était que la doctrine constitutionnaliste officielle, centraliste dans ses postulats et dans ses applications excluait, de jure et de facto, toute expression politique organisée qui aurait contesté ou remis en cause le principe du gouvernement de l'Etat par le pari unique. Au nom de cette règle tangible, l'opposition fut tout au long de ces trois décennies réduite au silence, interdite d'activités et ses militants pourchassés, arrêtés, et déférés devant des juridictions d'exception, après avoir subi les sévices et les tortures infligés par la police politique (la sécurité militaire), quand ils n'étaient pas dans certains cas assassinés dans des circonstances restées jusqu'à nos jours non élucidées. Analyse objective Cette assertion en préambule de Badr'eddine Mili donne le ton à cet essai où l'auteur fait une analyse objective de la situation grâce à des archives. Bien documenté et sur la base d'une recherche idoine et judicieuse, cet essai donne les clefs pour une bonne compréhension de l'historique et du développement de ces composantes politiques de l'opposition. L'ouvrage se divise en deux grandes parties : «Les Racines» et la seconde «Les Mutations». Dans L'opposition historique, l'universitaire et écrivain passe en revue plusieurs partis dont le parti communiste algérien (PCA), le parti de la révolution socialiste (PRS), le front des forces socialistes (FFS), le mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA) et les opposants non partisans ainsi que l'opposition clandestine. La deuxième partie s'attèle à l'opposition constitutionnelle qui fait référence à plusieurs Mouvances dont l'islamiste, l' identitaire, la gauche et l'extrême gauche sans oublier les opposants non partisans et l'opposition légale. La réalité A travers son étude éclairée, Mili conclut : «Quoiqu'il en soit, admise ou pas au pouvoir, à brève ou moyenne échéance, l'opposition demeurera , malgré ses passages à vide actuels, une réalité incontournable qui une fois incluse totalement et sans discrimination, dans un système politique démocratique authentique, elle se polarisera sur les exigences du combat émancipateur que la majorité de la Nation algérienne entend continuer à mener au nom des valeurs de liberté, de justice, de solidarité et de progrès de la Révolution du 1er Novembre 1954 jusqu'à la conquête d'un Etat de droit fondé sur une alternance respectée par tous». L'écrivain Badr'eddine Mili a disséqué avec probité et clairvoyance le système politique algérien à travers cet essai qui donne d'innombrables informations et renseigne judicieusement. Connu pour ses nombreux écrits, l'auteur interpelle sur la question politique algérienne. Le livre est très intéressant et permet de mieux appréhender certains évènements et situations.