Alors que le mouvement de grève cyclique des médecins résidents se poursuit pour le deuxième mois, une partie de leur plateforme de revendication semble avoir trouver un chemin vers une prise en charge. Il s'agit de celles ayant trait à l'aspect pédagogique que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se dit disposé à satisfaire. Tahar Hadjar qui a reçu en début de semaine les representants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), a promi d'introduire quelques améliorations dans le statut du résident. «Le ministre a donné son accord pour compléter notre statut et combler les vides en matière de responsabilités et de droits des médecins résidents», affirme Dr Taileb Mohamed, délégué du Camra. En effet, plusieurs points ont été discutés lors de cette réunion, tous relatifs aux droits et aux conditions de travail des concernés. Considérés comme «fonctionnaire en poste-graduation», les médecins résidents se trouvent privés de certains droits attribués aux fonctionaires et d'autres attribués aux étudiants. On parle d'une part de l'accès aux crédits bancaires, au logement, aux œuvres sociales et au droit à l'exercice syndical, et d'autre part du droit à la bourse, à la chambre universitaire comme tout étudiant ordinaire. Une anomalie qui va etre prise en charge donc dans le cadre de la nouvelle loi sanitaire, selon notre source. Au registre de la formation, le ministre qui a pris tout le temps d'écouter les délégués du Camra, s'est dit «favorable à la rédéfinition des responsabilités des médecins résidents», souvent confrontés à des situations délicates lorsqu'ils sont appelés à assumer des taches autres que les leurs. « On assume très souvent des responsabilités qui nous dépassent et des taches qui ne relèvent pas de nos prérogatives, surtout que nous sommes toujours en formation et l'on ne maitrise pas tous les gestes, ni habilités à assurer des gardes seuls», explique Dr Taileb, ajoutant que Tahar Hadjar «a insisté sur la qualité de la formation». C'est d'ailleurs pourquoi, et dans le même ordre d'idées, le ministre de l'Enseignement supérieur, «a donné son accord pour réviser les objectifs mentionés dans le carnet de résident». A toutes ces mesures, s'ajoute le problème de la fausse déclaration sur le fait que les médecins résidents suivent quatre ans d'études de spécialité pour les formations médicales et cinq ans pour les formations chirurgicales, et qui «sera aussi résolu». En réalité, explique le délégué du Camra, les résidents des formations médicales effectuent cinq ans et ceux des formations chirurgicales en font six ans. «Il y' a toujours une année de plus», dénonce-t-il, car il se trouve qu'après avoir terminé l'année en septembre, les concernés sont appelés à travailler dans leurs CHU jusqu'au mois de janvier pour passer l'examen de DEMS, attendre le rattrapage qui n'intervient qu'au mois d'avril, puis travailler encore deux mois et attendre trois autres mois jusqu'à la signature du PV d'installation. En grève cyclique depuis le 14 novembre, les médecins résidents viennent de gagner une partie de la bataille. Reste desormais à attendre la suite officielle que donnera le ministère de la Santé à la revendication portant révision du service civil dans sa forme actuelle. Plusieurs mesures incitatives dont une prime conséquente sont prévues, comme nous l'avons rapporté dans nos précedentes éditions. Une deuxième rencontre entre le ministre Mokhtar Hasbellaoui et les representants du Camra est attendue. Un rendez-vous qui, peut-être, mettra fin au bras de fer.