Les retournements de veste où excelle Erdogan semblent être la politique préférée du président turc qui perd en crédibilité devant l'opinion publique. Le président Erdogan a promis la rupture des relations diplomatiques avec Israël au cas où le président américain reconnaîtrait Al Qods occupée comme capitale d'Israïl. 48 heures après cette promesse, le président américain a reconnu Al Qods occupée capitale d'Israël. Il y a de ça près d'un mois. Le président turc Erdogan n'a jusqu'à maintenant pas rompu les relations diplomatiques avec Israël. Encore une fois, Erdogan n'a pas tenu sa promesse. En tenant sa promesse, Erdogan pensait, peut-être, qu'à la dernière minute, et face à la pression de la communauté internationale, le président américain allait abandonner la décision de reconnaître Al Qods occupée comme capitale d'Israël. Erdogan aurait alors pu faire croire que sa menace de rompre les relations diplomatiques avec Israël aurait flechi le président américain. C'était compter sans l'adhésion totale du président américain à la cause d'Israël. La volte-face du président turc Erdogan face à sa promesse de rompre les relations diplomatiques avec Israël rappelle l'incident diplomatique de 2009 à Davos. Tandis que l'armée d'Israël commettait un génocide contre la population de Ghaza, Erdogan, alors premier ministre, et le président d'Israël, Shimon Peres, participaient à un forum économique à Davos. Pendant le débat, le président d'Israël justifiait les crimes de guerre perpétrés par son armée contre la population de Ghaza. Le premier ministre de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a reproché à l'auditoire d'avoir applaudi à de tels propos. Erdogan, furieux, décide de quitter la salle. Un geste très apprécié par les musulmans, en colère contre les crimes de guerre perpétrés par l'armée d'Israël contre la population de Ghaza. Des milliers de personnes ont accueilli en héros Erdogan à son retour en Turquie. Pourtant, aujourd'hui président, Erdogan a rétabli les relations diplomatiques avec Israël, autorisé l'instauration d'une ambassade de ce pays et s'est désisté du droit d'Istanbul d'ester en justice l'armée d'Israël pour avoir tué de nombreux turcs pendant l'assaut donné en 2010 contre la flottille qui tentait de briser le blocus instauré par Israël contre la population de Ghaza. Erdogan dont la crédibilité est entachée, perd en popularité avec l'arrestation de milliers de personnes après la tentatve de coup d'Etat ayant eu lieu en 2016. Le président turc est également accusé d'intimider la presse avec le procès en justice contre le journal d'opposition. Erdogan devenu un champion de la contradiction, participe avec la Russie et l'Iran à la relance des négociations de paix engageant le gouvernement de Damas et l'opposition. En Tunisie, où il se trouvait il y a quelques jours, Erdogan a qualifié le président Bachar El Assad de «terroriste». Un comportement qui ne favorise pas l' instauration de la paix pour laquelle le président turc se dit engagé. Ripostant aux propos hostiles du président turc, Damas a rappellé qu'Erdogan soutenait les radicaux. Nombre de magistrats, militaires et gendarmes de Turquie ont été arrétés parce qu'ils ont révélé l'acheminement d'armes par la Turquie au bénéfice de terroristes combattant le gouvernement légal d'El Assad. La Russie également a dénoncé les propos d' Erdogan, notant qu'ils n'ont aucune base légale. Le président turc qui ne respecte pas ses promesses perd sa crédibilité aux yeux de la communauté internationale et ses propos contradictoires irritent le monde. Moscou dénonce les propos d'Erdogan La Turquie fait partie des puissances régionales associées au processus de paix d'Astana. Pour autant, la dernière sortie de Recep Tayyip Erdogan sur le président Bachar el-Assad brouille quelque peu la position de la Turquie sur le dossier de la Syrie. Y aurait-il de nouveau du flottement entre la Turquie et la Russie sur le dossier syrien ? Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a réagi, ce 28 décembre, aux propos du président turc, Recep Tayyip Erdogan. «Je le dis très clairement, Bachar el-Assad est un terroriste qui a eu recours au terrorisme d'Etat». En cause : une proclamation du chef de l'Etat turc. La veille, lors d'une visite officielle en Tunisie, ce dernier s'en était violemment pris au président syrien. «Je le dis très clairement, Bachar al-Assad est un terroriste qui a eu recours au terrorisme d'Etat», a martelé Recep Tayyip Erdogan, ajoutant que le maintien au pouvoir du président syrien serait une injustice à l'égard ses concitoyens tués dans le conflit. «De tels jugements n'ont aucune base légale», a précisé Maria Zakharova, alors que la Russie n'a de cesse de pointer du doigt l'action terroriste des combattants de Daesh, du Front Al-Nosra, de ses successeurs et de la nébuleuse de groupes armés islamistes. Le ministère syrien des Affaires étrangères a de son côté estimé que le président turc trompait son opinion publique en tenant de tels propos. Il a par ailleurs jugé que la politique menée par Ankara avait des «conséquences catastrophiques» tant pour la Syrie que pour la Turquie, selon Sputnik. Le 22 décembre, la Syrie, par la voix de son ambassadeur aux Nations unies, exhortait la Turquie et les Etats-Unis, qui se sont impliqués dans le conflit sur le territoire sans avoir reçu de mandat préalable de Damas, à évacuer leurs troupes du territoire syrien. Le président turc Erdogan mène une politique contradictoire. Il semble préferer le terrorisme au gouvernement légal d'El Assad, tandis qu'il dit participer à la paix. Erdogan qui n'est pas en bons termes avec l'OTAN depuis le coup d'Etat raté de 2016 opte pour la coopération avec la Russie pour amener les occidentaux à être coopératifs avec lui et accepter la purge qu'il mène contre des milliers de turcs accusés d'être impliqués dans le coup d'Etat. Aux yeux de la communauté internationale, la crédibilité est perdue par Erdogan.