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Il cherche à etre négociateur pour la paix daNs la péninsule coréenne: Emmanuel Macron remplace Washington
Publié dans Le Temps d'Algérie le 03 - 01 - 2018

Le président Emmanuel Macron se rendra en Chine pour discuter de la crise diplomatique due aux essais balistiques menés par Pyongyong.
Emmanuel Macron veut se saisir du dossier nord-coréen, qui sera traité lors de sa rencontre avec Xi Jinping. Le chef de l'Etat compte utiliser son déplacement en Chine pour profiter de l'influence de cette dernière sur Pyongyang et redonner à la France son rôle de négociateur sur la scène internationale. Le Président de la République se rendra en Chine du 8 au 10 janvier alors qu'aura lieu le 9 le premier dialogue politique engageant la Corée du Nord et du Sud depuis. Lors de ce voyage, il est prévu qu'Emmanuel Macron et son homologue chinois abordent plusieurs dossiers diplomatiques, dont celui de la Corée du Nord. Paris, à la différence de Londres ou Berlin, n'entretient pas de relations diplomatiques avec Pyongyang et ne dispose, de ce fait, pas d'outil d'influence dans la crise diplomatique qui agite la région. Après avoir réintégré la France dans le jeu diplomatique au Moyen-Orient grâce aux dossiers iranien, syrien et libyen, le Président Macron veut se saisir du problème nord-coréen grâce à Pékin. Bien qu'Emmanuel Macron soit partisan du gaullo-mitterrandisme, la France est, en ce qui concerne la Corée du Nord, traditionnellement plus proche de la ligne américaine et de l'imposition de sanctions. Néanmoins, le Président de la République semble se positionner, à l'instar de ce qu'il a fait concernant le réchauffement climatique, comme principal opposant à Donald Trump. En voulant faire de la France un acteur du conflit coréen, il rejoint l'analyse faite par Dominique de Villepin en septembre dernier, lorsque l'ancien Premier ministre déclarait que «La France a un rôle à jouer, une vocation historique, une responsabilité particulière sur la Corée du Nord» et que c'est entre autres à Paris qu'il revient de «créer les conditions pour sortir de cette zone de conflit». Emmanuel Macron semble ne pas avoir été insensible à l'argument de Vladimir Poutine, qui déclarait, cité par L'Express, que les Nord-Coréens «mangeront de l'herbe mais ne renonceront pas au programme» nucléaire. Ses déclarations sur le régime de Pyongyang et sur les essais nucléaires de celui-ci prônent à la fois l'application de nouvelles sanctions et le retour de la Corée du Nord à la table des négociations. D'une part, le chef de l'Etat français se montre critique et prompt à voter le durcissement de sanctions contre le pays le plus isolé au monde. En septembre, lors d'un entretien téléphonique du Président Macron avec les dirigeants américain et japonais à la suite d'un essai nucléaire nord-coréen, les trois hommes avaient convenu de «la nécessité d'une réaction unie et ferme face aux provocations». Quelques mois plus tard, Emmanuel Macron avait déclaré que la France comptait sur Pékin pour «prendre les sanctions les plus difficiles et les plus efficaces sur la Corée du Nord», ecrit un média russe.
D'autre part, il affiche en revanche sa volonté de faire revenir Pyongyang aux négociations. À la suite de leur rencontre à Versailles, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine s'étaient accordés sur «la nécessité de résoudre cette situation exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques, par la reprise de négociations directes».
Comme l'expliquait à L'Express Juliette Morillot, auteur de La Corée du Nord en 100 questions: «La Chine et la France ont une approche insistant sur l'importance du dialogue diplomatique. Pékin sait que Macron est en faveur du dialogue, alors que les sanctions n'ont pas marché ces dernières années». La télévision d'Etat chinoise relayait d'ailleurs l'espoir du gouvernement chinois de rallier la France à la position de la Chine et la Russie sur ce dossier, reprenant les déclarations de Xi Jinping qui espérait de la France qu'elle «joue un rôle constructif pour apaiser la situation et relancer le dialogue». La Chine et la Russie militent pour la paix dans a région, appelant au dialogue pour éviter un conflit armé, contrairement au président américain qui lui est accusé de faire dans la provocation envers Pyongyong.
Vers un dialogue entre les deux Corées
Le président de la Corée du Nord Kim Jong-Un avait évoqué le lancement des discussions avec Séoul à l'occasion des JO d'hiver. Le 2 janvier, la Corée du Sud ouvre à son tour la voie à des discussions pour le 9 janvier.
Le 2 janvier la Corée du Sud a proposé de tenir des discussions de haut niveau avec Pyongyang le 9 janvier afin d'améliorer les relations intercoréennes, après la main tendue de Kim Jong-Un qui a évoqué une participation nord-coréenne aux Jeux Olympiques d'hiver qui se dérouleront au mois de février en Corée du Sud. Le dirigeant nord-coréen s'est adressé à la nation du Nouvel An pour répéter que son pays était un Etat nucléaire à part entière et qu'il avait en permanence à sa portée le «bouton nucléaire» mais, parallèlement, il a tendu la main au Sud en expliquant que Pyongyang pourrait participer aux JO de d'hiver de Pyeongchang.
«Nous espérons que le Sud et le Nord pourront s'asseoir face à face pour discuter de la participation de la Corée du Nord aux jeux de Pyeongchang de même que d'autres questions d'intérêt mutuel pour l'amélioration des relations intercoréennes», a déclaré le ministre sud-coréen de l'Unification, Cho Myoung-Gyon, lors d'une conférence de presse.
Le 22 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a durci les mesures de rétorsion contre la Corée du Nord par le vote à l'unanimité d'une résolution américaine ciblant l'accès de Pyongyang au pétrole et les travailleurs nord-coréens qui vivent à l'étranger.
Il s'agit du neuvième train de sanctions de l'ONU à l'encontre de la Corée du Nord. Pyongyang l'a qualifié d'«acte de guerre».


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