Quelques jours après la tripartite Gouvernement-UGTA-Patronat, le FLN convie la centrale syndicale et le FCE, plus puissante organisation patronale, à une rencontre qui aura lieu cet après-midi au siège du parti, sur les hauteurs d'Alger. Pourquoi le parti majoritaire organise une telle rencontre ? S'agit-il d'une tripartite parallèle où seront remises en cause les décisions de la Tripartite, notamment celle liée à l'ouverture du capital des entreprises publiques à l'investissement privé ? S'ingère-t-il dans le travail du gouvernement ? Prépare-t-il quelque chose contre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia ? Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, soupçonné de vouloir phagocyter le travail de son homologue du RND, s'en défend, réfutant toutes les accusations à son encontre et à l'encontre de sa formation. «Ce n'est pas une rencontre parallèle à celle qu'a tenue le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, samedi dernier. Le Premier ministre a parlé d'un partenariat et non pas de privatisation dans le cadre du partenariat public-privé», a lancé le patron du vieux parti dans un entretien avec Echourouk TV. Il a ajouté qu'il n'y a aucun désaccord entre lui et le Premier ministre sur la question des privatisations des entreprises publiques. «Une tripartite, c'est un instrument technique entre le gouvernement et ses partenaires économiques et sociaux. Notre initiative se veut une rencontre de concertation, un espace de dialogue et le socle de la paix sociale et de la stabilité du pays. L'on ne peut avancer que si on le fait dans la sérénité et la confiance mutuelle», a-t-il précisé dans une autre déclaration au quotidien Le Soir d'Algérie. La rencontre d'aujourd'hui «n'est dirigée contre personne et certains sont allés vite en besogne», a-t-il encore affirmé. Ould Abbès ne manque pas de rappeler que le gouvernement est désigné par le président de la République et le FLN continuera à être toujours à ses côtés tant qu'il applique le programme du Président. «Le peuple nous a donné sa confiance en nous accordant la majorité. Nous sommes donc directement concernés par la paix sociale et la stabilité. Comme j'ai eu à l'affirmer à partir de Souk Ahras, le FLN veut entamer la nouvelle année 2018 en lançant la concertation en vue de préserver la stabilité, l'unité du peuple et l'intégrité du territoire, comme c'est tracé dans le programme du Président. Au plan économique, notre ambition est de contribuer à inscrire notre économie dans l'après-pétrole. Il était, dès lors, nécessaire de lancer ce dialogue avec les principaux partenaires qui sont les travailleurs et les créateurs de richesses. La démarche du parti s'inscrit constamment dans le cadre du programme du Président», a-t-il expliqué dans les colonnes du même journal. Ce sont les déclarations faites par M. Ould Abbès, il y' a quelques jours à Souk Ahras, dans lesquelles il a donné l'impression de s'opposer à la Charte de partenariat public-privé, qui ont alimenté la polémique. «Le Partenariat public-privé n'aspire pas à privatiser les grandes entreprises publiques nationales qui constituent le socle de la politique sociale du pays. Les petites et moyennes entreprises publiques qui sont en difficultés financières, peuvent, dans certains cas, bénéficier d'un apport des investisseurs privés nationaux», avait déclaré M. Ould Abbès. Il a précisé avoir des entretiens avec le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd et le président du FCE, Ali Haddad, sur le sujet. «Je me suis entretenu longuement à ce sujet avec Sidi Saïd et il est totalement d'accord avec le principe de la protection des entreprises qui constituent un acquis pour la souveraineté de l'économie nationale. J'ai eu à soulever le problème avec Ali Haddad qui, lui aussi, est favorable au principe d'accorder la priorité aux entreprises nationales», a-t-il affirmé.