Le secrétaire général du FLN fait machine arrière le jour de la tenue de la tripartite parallèle qu'il a organisée au siège du parti. Avant même sa tenue aujourd'hui au siège du parti à Alger, la «tripartite parallèle», voulue par Djamel Ould Abbès, prend l'eau. L'initiative du secrétaire général, présentée depuis plusieurs jours comme une déclaration de guerre contre le Premier ministre, est en passe de se transformer en une grande mascarade. Dans un entretien accordé à Echorouk News, le secrétaire général du FLN est apparu sur la défensive, minimisant la rencontre d'aujourd'hui tout en cherchant à calmer le jeu avec M. Ouyahia. Pour le secrétaire général du FLN, la rencontre d'aujourd'hui entre le FLN, l'UGTA et les organisations patronales ne constitue pas «une tripartite parallèle» à celle tenue le 23 décembre, mais plutôt une «rencontre de concertation et de dialogue autour des acquis sociaux des Algériens». Même le changement de Premier ministre, annoncé avec insistance ces derniers jours et pour lequel M. Ould Abbès milite ardemment, ne serait plus, selon le chef du FLN, que «des spéculations des médias qui cherchent à créer la zizanie». Comment expliquer ce revirement ? M. Ould Abbès qui s'est érigé comme le premier rempart contre l'ambition présidentielle du Premier ministre s'est fait taper sur les doigts par la Présidence, qui juge sévèrement ses attaques contre l'ouverture du capital des entreprises publiques aux privés nationaux, décidée en concertation avec El Mouradia et avalisée par le président Bouteflika. «M. Ould Abbès a mis devant le fait accompli la Présidence, explique un cadre du parti, sous le couvert de l'anonymat. Il n'a à aucun moment averti El Mouradia de sa décision d'organiser la rencontre de mercredi.» Même Ali Haddad, le patron du FCE, a fait savoir en privé qu'il ne comprenait pas cette initiative, d'autant que la plus importante organisation patronale milite depuis très longtemps pour l'ouverture du capital des sociétés publiques aux privés. Dès la signature du pacte, le patron du FLN avait enfourché son cheval de bataille et accusé M. Ouyahia d'avoir franchi la ligne rouge. «Nous allons nous réunir pour leur dire que le secteur public est une ligne rouge à ne pas franchir», avait-il déclaré le 30 décembre à Souk Ahras. Une déclaration assimilée à une attaque en règle contre le Premier ministre qui, pourtant, ne faisait qu'appliquer «le programme du président de la République».