Alors que le logement est l'un des éléments de stabilité socioprofessionnelle, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique écarte la possibilité d'octroyer une prime aux enseignants chercheurs. C'est ce qu'a révélé, jeudi dernier, Tahar Hadjar, lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation. L'intervenant a affirmé qu'il est impossible d'octroyer une prime au logement au profit des enseignants chercheurs, de même pour l'hébergement des étudiants universitaires dans des hôtels ou des appartements. «L'introduction de la prime au logement au profit des enseignants chercheurs au lieu d'un logement est impossible à l'heure actuelle, en raison de son absence dans le régime indemnitaire en vigueur», a-t-il expliqué, avant d'enchaîner que cette indemnité ne peut être adoptée à l'heure actuelle pour plusieurs raisons, notamment la difficulté d'en fixer le montant en fonction des zones et régions en l'absence d'un dispositif référentiel de loyers au niveau national et l'inexistence d'un marché immobilier développé en matière de location. Pour le ministre de tutelle, la question d'assurer un logement aux enseignants chercheurs est une des priorités du secteur, car elle veille à l'amélioration de la situation socioprofessionnelle de cette catégorie. «Avoir un logement constitue un élément de stabilité socioprofessionnelle dans chaque société», ajoute le ministre de l'enseignement supérieur. En ce qui concerne l'hébergement des étudiants dans des hôtels ou des appartements, Tahar Hadjar a écarté la possibilité de mettre en place cette mesure qu'il a qualifiée d'irréelle dans la conjoncture actuelle, estimant que les hôtels ne peuvent constituer une alternative adéquate. Cependant, il a ensuite souligné que l'hébergement dans des logements pourrait être une mesure envisageable mais à long terme et ce, en coordination avec les secteurs ministériels concernés. «Cette formule d'hébergement des étudiants dans des appartements est tributaire du lancement de nouveaux types destinés aux étudiants par les entrepreneurs et les entreprises publiques et privés exerçant dans le domaine de la promotion immobilière», a-t-il conclu. Près de 3000 étudiants ont soutenu leur thèse de doctorat Lors de son intervention, le ministre a indiqué que 2.974 étudiants ont soutenu leur thèse de doctorat depuis l'introduction du système LMD en 2009. «Entre 2012 et 2017, 2.974 étudiants sur 5.463 inscrits en doctorat ont soutenu leur thèse de doctorat», a-t-il précisé, avant d'ajouter qu'«alors qu'aujourd'hui ce cursus est dispensé dans 70 établissements universitaires avec 25.560 étudiants inscrits, le doctorat au titre du système LMD a été introduit dans une première étape au niveau de dix (10) établissements universitaires». Tahar Hadjar a ensuite présenté un exposé détaillé sur les raisons qui ne permettent pas aux étudiants de soutenir leur thèse de doctorat en trois (3) ans. Dans son document, il a évoqué la difficulté de publication des articles scientifiques dans des revues spécialisées, notamment étrangères, qui exigent plusieurs critères, et des difficultés liées à l'encadrement en raison du nombre croissant d'étudiants. Le premier responsable de son département a mis en exergue les mesures prises pour dépasser ces difficultés, notamment l'élaboration de la charte du doctorant ainsi que l'organisation de journées pour aider cette catégorie d'étudiants. S'exprimant plus à ce sujet, il dira que la charte vise à déterminer les responsabilités des parties intervenant dans la gestion du doctorat et les journées contribueront dans l'accompagnement et l'orientation de ces personnes ainsi que trouver des solutions aux problèmes qui entravent leur cursus. Selon lui, l'application de la mesure relative à la soutenance de la thèse de doctorat en trois (3) ans est impossible en pratique. La plupart des étudiants le font en cinq ans, voire plus, a-t-il dit. En outre, la séance plénière s'est déroulée sous la présidence du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, en présence du ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua, et des membres du gouvernement concernés par des questions orales.