Le succès de la mise en orbite du satellite algérien de télécommunications spatiales Alcomsat-1 a été célébré, hier, comme une réalisation de fierté nationale. Dans son message adressé à l'occasion au personnel de l'Agence spatiale algérienne (ASAL), le président de la République a souligné que «notre pays pourra ainsi être autonome» dans plusieurs domaines. En effet, une cérémonie fort symbolique a été organisée, hier, au Centre international des conférences (CIC) à Alger, en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, des membres du gouvernement, ainsi que des cadres de l'Agence spatiale algérienne (AZAL), de la TDA pour célébrer le programme spatial algérien et le lancement avec succès du satellite Alcomsat-1. Dans un message lu en son nom par le Secrétaire général de la présidence de la République, Habba El-Okbi, le chef de l'Etat a indiqué que «ce nouveau satellite permettra aux différentes entreprises nationales, tant publiques que privées, de bénéficier de services qui étaient l'apanage de compagnies étrangères et dont l'accès impliquait d'importantes sommes en devise forte», soulignant aussi que «notre pays pourra ainsi être autonome dans ce domaine sensible, sans oublier l'utilité et l'importance des services et applications offertes pour le développement national dans ses différentes dimensions socio-économique, culturelle et autres». Le président de la République a estimé également que «le développement économique passe aujourd'hui par la maitrise des technologies modernes», relevant que «les disparités entre pays développés et pays sous développés s'expliquent par leur différence en termes de rapidité d'appropriation de la technologie». Le chef de l'Etat a tenu à saluer le rôle des scientifiques de l'Agence qui «viennent de prouver, à travers leurs réalisations, que l'acquisition et l'appropriation de la technologie ne nous sont pas inaccessibles et que ne nous sommes pas condamnés à l'achat uniquement de ce qui est produit par les autres». Se félicitant du partenariat entre l'Algérie et la Chine, particulièrement dans ce domaine, le chef de l'Etat a indiqué que, ce dernier a porté ses fruits en matière de qualification et de formation de compétences algériennes de haut niveau, parmi des docteurs, des diplômés supérieurs et des ingénieurs en sciences exactes en rapport avec la conception, la réalisation, lancement et l'exploitation des satellites et autres spécialités de télécommunications spatiales. Réitéré l'engagement de l'Etat en matière de maitrise des technologies modernes, le président de la République a exhorté les jeunes à prendre exemple sur le staff technique de l'Agence spatiale algérienne en traduisant la volonté en réalisations honorant le pays dans les différents domaines. De son côté, lePremier ministre Ahmed Ouyahia a souligné dans son allocution prononcée lors de la cérémonie qu' «avec le lancement du satellite algérien de télécommunication Alcomsat-1, l'Algérie entre dans une nouvelle ère avec d'autres retombées positives attendues pour le développement national». Il a ajouté qu'Alcomsat-1 «permettra au pays de disposer d'un réseau national de transmissions et de communication très performant et mieux sécurisé, y compris aux risques de catastrophes naturelles». Selon lui, les succès enregistrés par l'Algérie dans le domaine spatial doivent beaucoup aux compétences nationales, particulièrement ceux de l'ASAL dont le nombre est passé en une décennie, de 100 à 600 cadres et ingénieurs de haut niveau qui gèrent le centre de développement des satellites d'Oran, ainsi que les centres d'exploitation de Bouchaoui et de Bouguezoul. Un satellite stratégique Lancé avec succès le 10 décembre 2017, le satellite Alcomsat-1 a été porté par le lanceur chinois Long March 3B, depuis la station Xichang Satellite Launch Center, située dans la province du Sichuan à 2.200 Km au sud ouest de Pékin. Le satellite dispose de 33 transpondeurs dont 9 sont dédiés à la diffusion de chaines de télévision et de radios numériques. Sur ce plan, il fournira des services télévisuels, de transmission audio, de télé-enseignement, de télémédecine et de visioconférence entre autres. Il permettra la continuité de fonctionnement des services de télécommunications en cas de catastrophes naturelles majeures et l'augmentation de la capacité du réseau national de télécommunications. La surveillance des frontières fait, également, partie des objectifs du nouveau satellite, qui vise également la délocalisation des activités et services concentrés au nord du pays grâce à un réseau de télécommunications optimisé et la réduction des coûts d'exploitation actuels liée à l'utilisation de la capacité spatiale fournie par des systèmes de télécommunications internationaux. Alcomsat-1, qui émet aussi sur la Bande L et couvre une bonne moitié de l'hémisphère Nord de la terre, permettra d'optimiser la qualité du signal des satellites de géolocalisation (GPS, GLONASS, Galileo) et de diminuer les risques de brouillage ou de détérioration volontaire des signaux.