Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
La 1re conférence sur la transition énergétique a pris fin hier avec l'adoption d'une série de recommandations: Ce qu'attendent concrètement les professionnels
A l'issue de trois jours de présentations de communications suivies par des débats riches, les participants à la première conférence – exposition consacrée à la transition énergétique – ont émis des recommandations pour le développement des énergies renouvelables en Algérie. En effet, les travaux de cette conférence-exposition organisée à l'initiative du Forum des chefs d'entreprise, en partenariat avec Sonatrach et Sonelgaz du 17 au 19 janvier au palais des expositions de la Safex ont débouché, hier, sur l'élaboration d'une série de recommandations qui seront soumises prochainement aux autorités gouvernementales afin de les prendre en charge. Ces recommandations ont été présentées lors de la cérémonie de clôture de cette conférence, en présence notamment de la ministre de l'Environnement et des énergies renouvelables Fatma Zohra Zerouati, de l'ex-ministre de l'Energie, Nourredine Boutarfa, du président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, ainsi que des membres et invités du FCE, des représentants des compagnies nationales et internationales. Parmi ces recommandations, on peut citer, entre autres, la nécessité de mettre en place un conseil national de concertation sur les énergies renouvelables, une instance qui regroupera les institutions, les opérateurs, les centres de recherche et développement, les experts ainsi que les banques. Il a été aussi réclamé à l'Etat plus de visibilité, de crédibilité et d'attractivité, à travers le lancement d'un programme de 13,6 gigawatts pour 2030 en deux phases : 2015-2020 et 2020-2030. Les panélistes ont recommandé aussi la mise en place d'un écosystème et d'un environnement concurrentiel pour les PME/PMI afin de donner la possibilité aux investisseurs de lancer leurs usines dans toute la chaîne de valeur. L'instauration d'un contrat d'achat garanti «bancable» constitue aussi une des principales recommandations. A ce titre, il est attendu de l'Etat d'assurer la garantie sur tout l'ensemble d'un projet d'énergie quelle que soit la source qui permet de rassurer les banquiers et les investisseurs afin de protéger les partis d'un consortium. On s'attend à ce que chaque équipement doit être également concerné par ce dispositif bancaire. Au titre des efforts à déployer pour l'efficacité énergétique dans les industries énergivores, il est souligné l'urgence d'encourager et d'inciter les projets d'autoconsommation par l'installation de panneaux photovoltaïques et autres moyens. Quant au financement, il est primordial d'explorer, selon les experts et différents intervenants, toutes les formes de financement disponibles, particulièrement celui dans le cadre des partenariats public-privé, comme il est souhaité de mettre en place un dispositif de financement approprié au secteur des énergies renouvelables. Le «made in Algeria», comment ? S'agissant de l'émergence de l'industrie locale, le «made in Algeria» dans ce domaine, les conférenciers ont plaidé pour l'adoption des «modèles turc et indien», qui ont instauré le bonus sur le KWHR qui permet de créer un mécanisme qui donne un tarif d'achat bonifié pour pousser les grandes sociétés (Engie, Total, Eni et Belelectric...) à travailler de concert avec les industriels locaux pour réduire les coûts d'accès à cette énergie. Le soutien aux industries travaillant dans ce domaine (les panneaux photovoltaïques, câbles, onduleurs, structures ou supports métalliques...) est vivement préconisé. A ce propos, on rappelle que le modèle turc dans le domaine des énergies renouvelables a permis la création de 25 usines de fabrication de modules de grande taille, alors qu'en Inde, plus de 50 usines ont vu le jour. Le soutien de l'Etat à ce secteur devra comprendre aussi la levée de la taxation douanière (30% aujourd'hui) sur les intrants des industriels privés dans la chaîne de valeur, la suppression des charges sociales et de la TVA durant une période de 5 ans. Ce mécanisme est indispensable pour la naissance d'une industrie de taille critique. Il y a lieu aussi, soulignent les experts, de réfléchir à un système de quotas carbones (entreprises publiques et privées) à travers la création d'un marché carbone national et d'initier rapidement l'élaboration de la stratégie nationale de développement à faible émission de gaz à effet de serre.