Dans le cadre de l'opération militaire turque Rameau d'olivier contre les groupes armés kurdes dans la zone d'Afrine, dans le nord de la Syrie, l'aviation turque a détruit, hier, 45 cibles kurdes. Au total, 32 avions ont regagné les bases, relate l'état-major général. «Notre force aérienne a détruit aujourd'hui 45 cibles de terroristes, y compris des abris, des entrepôts avec des armes et des positions de tir. Les 32 avions participant à l'opération sont rentrés en toute sécurité à leurs bases», d'après le document. Ankara a lancé samedi le lancement de l'opération Rameau d'olivier contre les groupes armés kurdes dans la zone d'Afrine, dans le nord de la Syrie. Les kurdes sont considérés par la Turquie comme une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie. Selon le Premier ministre Binali Yildirim, des militaires turcs sont dans la région d'Afrine. L'action militaire menée par la Turquie n'est pas appréciée par l'ensemble de la communauté mondiale. Le Président syrien Bachar El Assad a déclaré que l'agression turque contre la ville d'Afrine était liée à la politique que mène Ankara depuis le début de la crise en Syrie, à savoir celle d'un appui aux extrémistes. Moscou a exprimé ses préoccupations face à la situation dans la zone d'Afrine et a appelé les parties en conflit à faire preuve de retenue. Une ville turque attaquée La Russie a accusé Washington d'être la cause du conflit militaire qui oppose la Turquie aux kurdes. «Les livraisons d'armements modernes du Pentagone aux combattants pro-américains dans le nord de la Syrie ont contribué à l'escalade rapide des tensions et ont provoqué l'opération spéciale turque», a fait savoir le 20 janvier le ministère russe de la Défense dans un communiqué cité par RT, au sujet de l'opération « Rameau d'olivier » lancée par la Turquie sur la région syrienne d'Afrin. Qualifiant les actions des américains dans la région de provocatrices, la Défense russe a en outre accusé Washington de chercher l'anéantissement de la souveraineté de la Syrie. La ville de Reyhanhi dans le sud de la Turquie a été pilonnée à partir d'Afrine, a déclaré le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag. Une personne est morte, une trentaine d'autres ont été blessées. La ville turque de Reyhanli, dans la province de Hatay, a été pilonnée à partir de la région d'Afrine en Syrie où se trouvent des formations de Kurdes armés et contre laquelle l'armée turque mène une opération militaire, a annoncé le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag. Trois missiles ont été lancés sur Reyhanli. Les services d'urgence médicale ont été dépêchés sur place. Les missiles sont tombés sur une voiture vide et sur le toit de deux maisons, précise le quotidien turc Habertürk. Le maire de Reyhanli a noté qu'un citoyen était mort dans cette attaque et qu'une trentaine d'autres personnes y avaient été blessées. «Le pilonnage par missiles a fait un mort. 32 autres personnes ont été blessées, dit-il a à la chaîne turque de télévision. Un responsable du Kurdistan a lancé un appel à la Russie pour intervenir et arréter l'action militaire turque. Cependant, les kurdes disent refuser la proposition russe de rendre la ville Afrine à Damas. L'aide militaire accordée par Washington aux kurdes a suscité a mis la Turquie en colére. La récente décision américaine de créer en Syrie une armée aux frontières de 30 000 hommes afin d'empêcher la renaissance de Daesh, et d'en confier la direction kurdes, ennemis jurés de la Turquie, avait provoqué l'ire de Recep Tayyip Erdogan. Les combats continuaient hier. Erdogan à Washington : «Ne nous provoquez pas» Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé hier les américains à ne pas provoquer la Turquie et à ne pas porter atteinte à ses frontières. «Ne portez pas atteinte à nos frontières, ne nous provoquez pas. Sinon la patience nous manquera. Je l'avais déjà dit au vénérable [ex-Président américain Barack] Obama. Dommage que je n'aie pas reçu de réponse. Il s'agit de notre lutte populaire», a déclaré le chef d'Etat lors d'un congrès. Et de rappeler que les Etats-Unis soutenaient les formations armées kurdes en Syrie. Selon M.Erdogan, les Etats-Unis ont envoyé aux Kurdes syriens 5.000 camions remplis d'armes. Ankara a annoncé samedi le lancement de l'opération Rameau d'olivier contre les groupes armés kurdes dans la zone d'Afrine, dans le nord de la Syrie. Les Unités de protection du peuple (YPG) et le Parti de l'union démocratique (PYD) sont considérés par la Turquie comme une branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie. La Turquie a rappelé ses ambassadeurs Le ministère turc des Affaires étrangères a rappelé ses ambassadeurs au Koweït, en Arabie saoudite, au Qatar, en Jordanie, en Irak et au Liban pour discuter des dernières évolutions à Afrin. La chaîne de télévision TRT a annoncé que ces ambassadeurs devraient être informés du processus de l'opération Rameau d'olivier à Afrin, destinée « à éliminer les terroristes du PKK, PYD et de Daech, et à libérer ainsi la population locale de l'oppression et de la cruauté de ces groupes terroristes », selon Ankara. Samedi soir, ce sont les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU qui ont été invité au ministère turc des Affaires étrangères. L'ambassadeur d'Iran en Turquie a été également invité pour des consultations. Hier, le ministre français des Armées, Florence Parly, a appelé la Turquie à cesser ses opérations contre les Kurdes, estimant que cela ne pouvait que nuire au combat contre Daech. Florence Parly, ministre des Armées, a fait une déclaration hier sur France 3 à propos de l'opération turque actuellement en cours en Syrie : «Il faut que nous revenions à l'essentiel, c'est la lutte contre le terrorisme et tous ces combats, notamment ceux qui ont lieu en ce moment de façon terrible en Syrie dans la poche d'Idlib ou ailleurs, doivent être arrêtés.». Le ministre a ajouté que cette opération pourrait «détourner les forces combattantes kurdes, qui sont aux côtés et très engagées au sein de la coalition à laquelle la France appartient, du combat primordial contre le terrorisme.» « C'est une lutte nationale, et nous écraserons quiconque s'oppose à cette lutte nationale », a dit le chef de l'Etat turc.