Le conflit militaire opposant Turques et Kurdes à Rafine est étudié par l'ONU. Hier, Ankara a noté que l'action militaire a lieu avec la coopération de la Russie, et Moscou appelle à la retenue. Une réunion de l'ONU était déjà prévue, hier, pour évoquer le compte rendu du responsable de l'ONU chargé des Affaires humanitaires, Mark Lowcock, sur la région. Mais à la demande de la France, la rencontre concerne également l'attaque militaire turque contre les Kurdes à Afrine. «La France est très préoccupée par la situation en Syrie et par la dégradation brutale de la situation», a déclaré dimanche le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Et la ministre française des Armées, Florence Parly a appelé la Turquie à cesser ses opérations contre les YPG, qui sont alliés des Occidentaux dans la lutte contre Daech. La Russie a noté que ses militaires déployés dans la zone d'Afrine avaient quitté leurs positions pour empêcher d'éventuelles provocations ou menaces à leur encontre. Le département d'Etat américain a lui appelé dimanche la Turquie à faire preuve de retenue et à épargner les civils en Syrie, tandis que le ministre de la Défense Jim Mattis soulignait le fait qu'Ankara a des préoccupations sécuritaires légitimes. Le président turc a noté que la Turquie agissait en accord avec la Russie dans le cadre de son opération Rameau d'Olivier contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie. De son côté, Moscou affirme être en contact avec Ankara et Damas. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce 22 janvier 2018 que la Turquie menait son opération Rameau d'olivier contre les Kurdes dans le Nord-Est de la Syrie en accord avec la Russie. De son côté, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que Moscou suivait de près la situation et le déroulement de l'offensive turque. Cité par l'agence RIA, Dmitri Peskov a par ailleurs rappelé que Moscou privilégiait le principe de l'unité territoriale de la Syrie, en maintenant le contact avec Ankara d'une part et Damas d'autre part. L'opération militaire a commencé le 20 janvier dernier par le bombardement de la ville d'Afrine, dans le district sous contrôle kurde du même nom par huit avions de combat turcs de type F-16. Cette attaque aérienne s'inscrit dans le cadre de l'opération militaire turque appelée «Rameau d'olivier», qui a «commencé de facto sur le terrain» le 20 janvier, selon une proclamation du président turc Recep Tayyip Erdogan.Les Kurdes disent avoir tué nombre de soldats turcs pendant le conflit. La Turquie est en colère après l'annonce de Washington de déployer une force frontalière dans le nord de la Syrie à la frontière turque. L'administration américaine envisagerait entre autres de deployer 30 000 hommes et d'en confier la direction aux Unités de protection du peuple kurde (YPG) ennemis jurés d'Ankara. En réponse à cette initiative, le président Recep Tayyip Erdogan avait alors menacé le 14 janvier de lancer une offensive contre la localité d'Afrine contrôlée par des combattants kurdes. Une menace mise à exécution par l'armée turque qui a lancé le 19 janvier dernier des frappes contre des positions kurdes. Hier, le conflit continue. La communauté mondiale exige le dialogue engageant les Kurdes et la Turquie. L'Iran ne négociera pas son programme balistique Comme chaque semaine, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a participé, hierlundi 22 janvier, à une conférence de presse lors de laquelle il a évoqué diverses questions d'ordre régional ou international. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a, entre autres, fait allusion à un article de l'hebdomadaire allemand, Der Spiegel, sur d'éventuelles nouvelles sanctions germano-franco-britanniques, contre l'Iran. Selon le diplomate iranien, il s'agirait de campagnes médiatiques, le gouvernement allemand n'ayant transmis aucun signal en ce sens. Evoquant la croissance des relations entre l'Iran et ses partenaires européens, Qassemi a affirmé que les circonstances délicates actuelles exigent que l'on traite avec vigilance ces questions. Le gouvernement allemand a certes la vigilance nécessaire pour aborder de telles informations, selon le diplomate iranien. Qassemi a affirmé que la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Téhéran, est toujours à l'ordre du jour. Les deux parties vont débattre d'une gamme assez variée de questions régionales et internationales, en se focalisant sur les évolutions du jour. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a également fait allusion aux déclarations du chef de la diplomatie française, pour dire que les positions de la République d'Iran sont bien claires, en ce qui concerne son programme balistique. Le diplomate a affirmé que l'Iran est ouvert au dialogue sur les questions régionales ; «car, qui dit diplomatie, dit dialogue», a-t-il précisé. Il a pourtant dénoncé les dires d'après lesquels l'Iran aurait accepté de négocier sur son programme de missile. «Nous n'avons eu aucune négociation sur les questions défensives et balistiques et nous n'allons négocier à ce sujet avec aucune autre partie.» Qassemi a affirmé que la partie iranienne n'avait pas encore finalisé l'ordre du jour des entretiens prévus lors de la future visite du ministre français des Affaires étrangères à Téhéran. «Nous allons parler de divers sujets avec la partie française ; nous allons surtout leur parler du rôle important qu'a joué l'Iran pour aider à renforcer la paix et la stabilité dans la région voire dans le monde», a-t-il ajouté. «Et en ce qui concerne l'influence régionale de l'Iran, nous allons dire certainement à la partie française que l'influence régionale de l'Iran existe bel et bien ; c'est une influence plutôt positive et bénéfique pour tous et faute de quoi les terroristes se seraient éternisés à Damas et Bagdad et auraient osé des crimes abominables un peu partout dans le monde.». L'Iran participe dans la région dans la lutte contre Daech.