Il est des artistes qui tiennent le haut du pavé et d'autres qui mènent leur carrière loin des projecteurs. Bien qu'ils aient consacré leur vie à l'art, certains de ces artistes ont choisi de vivre cachés pour être heureux, alors que d'autres n'ont pas eu la chance de passer au statut de star. Qu'ils habitent à Alger ou dans les petites villes, ils méritent bien un hommage. Des chanteurs de chaâbi, tels que Boualem Derradji et Sadek Touati (décédés), sont restés malheureusement méconnus du grand public. Le chanteur de chaâbi Abdelaziz Babaya qui avait une très bonne mémoire est également parti sans connaître la célébrité alors qu'il était un bon professionnel. Le chanteur Mohamed Ouled aurait pu prendre une place aux côtés de Guerouabi ou Ezzahi, n'eurent été la malchance et la timidité. Certainsse consacrent à la formation Bien qu'inconnue, la voix de Mohamed Ouled reste l'une des meilleures de la chanson chaâbi. Mohamed Boumrah avait commencé une bonne carrière à la fin des années 1970, mais ne reste connu que dans les environs de Bab El Oued. Le violoniste Brahim Dris a préféré former des jeunes à l'ombre des projecteurs. Abderrahmane Aïssaoui qui anime les fêtes familiales depuis les années 1970 n'est arrivé à faire parler de lui que récemment par le biais de l'émission «Fen Bladi». Aïssaoui, l'un des rares connaisseurs de textes de chaâbi, est pourtant un excellent chanteur de chaâbi et de hawzi. Bouzaréah a aussi ses artistes préférant vivre leur art pour eux et leur petit entourage. C'est le cas de Hafidh Bouaroua qui est un véritable maître du chaâbi. Mamiche qui hésite toujours entre le professionnalisme et l'amateurisme alors qu'il a toutes les qualités pour être sur le devant de la scène. Il est à noter que chaque quartier de Bouzaréah cache plusieurs jeunes artistes tels que les frères Ihamichène ou Yacine Guellati qui joue et donne des cours de violon andalou. Le jeune Chouaïb Zouaoui est également doué pour le chaâbi mais préfère actuellement se faire connaître en tant que peintre. Cela ne veut pas dire qu' il ne va pas animer des fêtes et allier la chanson aux arts plastiques comme le fait si bien H'sissen Saâdi. Le théâtre et la peinture ont aussi leurs artistes de l'ombre. Mohamed Benyahia, excellent comédien et véritable homme de théâtre, a préféré consacrer sa carrière à la formation des jeunes. Après avoir montré ses capacités de comique, Noureddine Miloudi s'est retiré pour le commerce alors qu'Idir Aït Ouaddah semble hésiter pour un retour en force sur les planches. Ce talentueux comédien a toutes les chances d'être sur le devant de la scène du théâtre algérien. C'est aussi le cas de Cherif Benchikh, le fils de Hassan Hassani, qui a tout pour prendre la place de son défunt père. Bentir, chanteur, peintre et sculpteur Certains grands artistes se sont fait connaître dans un domaine tout en restant inconnus dans l'autre. Sculpteur, peintre et dessinateur Mahieddine Bentir, qui peut à tout moment remonter sur scène, ne s'est fait connaître que par ses belles chansons et son célèbre logo de la RTA. Il faut noter que le fait d'habiter loin de la capitale, notamment dans les petites villes, entrave la carrière de certains artistes. C'est peut-être le cas de Cherif Abdeddayem qui habite à Mila. Celui- ci est à la fois parolier, chanteur de malouf et chaâbi et peintre. Cet artiste complet a déjà écrit plusieurs recueils de poésie. Djelfa, Médéa et beaucoup de villes du Sud regorgent de poètes, de comédiens, de chanteurs et de musiciens qui restent méconnus. Espérons que les directeurs de la culture des wilayas et les programmateurs des chaînes de radio locales penseront à détecter et encourager ces artistes.