La grève nationale illimitée entamée mardi dernier, par le Cnapeste a été marquée à son deuxième jour par un suivi mitigé. Déclarée «illégale» par la justice, les enseignants grévistes n'assurent même pas le service minimum, comme le veut «l'éthique» de la grève. Certes, il est clair que nul ne peut discuter ou contester le droit syndical à la grève, mais ce qui pose problème, c'est le fait qu'elle soit déclarée illégale par la justice. Aux yeux de la loi, elle n'a pas lieu d'être. Déjà le terme de «grève illimitée» prôné par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation «n'existe pas dans le glossaire du monde du travail et du syndicalisme», comme l'a si bien expliquéla ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, ainsi que la Fédération nationale des parents d'élèves. Le Cnapeste qui porte des revendications d'ordre socioprofessionnel s'entête à mener son action «radicale», et ce, en dépit des déclarations de la ministre Benghebrit. Cette dernière, qui s'est exprimait depuis la wilaya de Ghardaïa sur cette grève, a indiqué qu'«il ne peut pas y avoir de concertation et de dialogue dans une situation de grève». «Suspendez la grève, je discuterai», a-t-elle tranché. Néanmoins, elle a formulé sa disponibilité à répondre aux doléances des travailleurs, laissant les portes pour un dialogue «civilisé» ouvertes. On remarque également un autre état de fait plus troublant concernant cette grève. Lorsqu'il y a un mouvement similaire de contestation, les enseignants grévistes sont tenus de se rendre à leur lieu de travail et débrayer dans l'enceinte de leurs établissements. Par contre, la plupart des enseignants se revendiquant du Cnapeste et qui ont adhéré à cette forme de protestation ne se sont même pas présentés à leurs établissements scolaires respectifs des trois paliers scolaires, (primaire, CEM et lycée). Le service minimum n'a donc pas été assuré par les grévistes, comme le stipule le droit syndical à la grève. Voyant que l'avenir de leurs enfants est pris en otage, et que le spectre d'une année blanche peut troubler la scolarisation de leurs enfants, des parents d'élèves ont déposé plainte contre cette grève illimitée. Une action qui a bouclé son deuxième mois à Blida et à Béjaia, entraînant la colère des parents d'élèves. Ces derniers ont entamé des procédures judiciaires contre le Cnapeste. Chose qui n'a pas plu à certains responsables de ce syndicat, estimant que seul le ministère de l'Education nationale est habilité à porter plainte, avant d'estimer que «c'est seulement au responsable de la justice de s'exprimer en son nom. Ce n'est pas au ministère de l'Education, ni aux Fédérations des parents d'élèves de le faire à sa place». «Ce mouvement de protestation se poursuivra jusqu'au règlement de nos problèmes, en vertu des engagements pris et des PV signés avec les responsables du ministère de l'Education», assure-t-on. Des procédures nécessaires vont être actionnées par le ministère de tutelle à l'encontre des enseignants grévistes. Il s'agit entre autres de mise en demeure des travailleurs grévistes depuis deux mois à Blida, mais également des ponctions sur salaires.