Les enseignants du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) ont tenu, hier matin, un rassemblement de protestation devant la direction de l'Education nationale pour exiger, selon leurs représentants syndicaux, le «respect de la dignité de l'enseignant» et pour dénoncer les «pressions et toutes formes d'intimidations exercées par le ministère de tutelle contre les enseignants grévistes». Ils étaient des dizaines d'enseignants des trois paliers à observer cette action de contestation qui a été encadrée d'un imposant dispositif sécuritaire. Les contestataires ont brandi des slogans hostiles au ministère de tutelle tout en réitérant leur soutien à leurs collègues de la wilaya de Bejaia qui observent une grève illimitée depuis deux mois. Le porte-parole de l'organisation syndicale à Oran, que nous avons rencontré lors de cette manifestation, a regretté la «politique de répression» menée par la ministre de l'Education nationale qui a menacé de radiation les enseignants grévistes. Il a estime que les adhérents du Cnapeste poursuivront leur action jusqu'à l'aboutissement de toutes leurs revendications. Le Cnapest avait entamé une grève nationale illimitée le 30 janvier dernier pour appuyer deux principales revendications, à savoir le respect des engagements et des promesses contenues dans les différents procès verbaux signés par le syndicat et la tutelle au niveau national ou wilaya et l'annulation des mesures de déduction sur salaire, aléatoires et arbitraires, des jours de grève. La ministre de l'Education nationale a lancé il y a cinq jours les procédures administratives relatives au licenciement des enseignants grévistes ayant refusé de regagner leurs postes de travail après la décision de justice qualifiant d'«illégale» la grève du Cnapeste. Des mises en demeure ultimes avant licenciement ont été adressées aux enseignants grévistes.