La transmission mère-enfant du virus du sida inquiète les spécialistes et prouve que l'épidémie est dynamique et que le mal a atteint des barrières jusque-là qualifiées d'infranchissables. A Oran, où sont suivis les séropositifs de toute la région Ouest, 23 cas d'enfants séropositifs ont été enregistrés cette année. L'augmentation des cas de sida pédiatriques indique que la pathologie est dynamique et son éradication nécessite désormais une sensibilisation accrue à l'endroit de la population pour la tenir informée sur l'évolution de cette maladie. Ces enfants séropositifs ont été contaminés par leur mère porteuse du virus. «Il est nécessaire que les mères porteuses du virus déclarent leur maladie dès leur admission à la maternité», rappellent les spécialistes qui mettent en évidence les dispositions nécessaires à la prise en charge de cette frange de la population. Pour la transmission mère-enfant, les spécialistes insistent sur la prise en charge précoce et particulière de la mère séropositive, « car il existe aujourd'hui des moyens de détection du virus permettant de déterminer plus rapidement après la naissance si l'enfant est porteur du VIH». Contre tous ces risques et complications, les médecins restent persuadés que la prévention contre l'infection des femmes et jeunes femmes permet d'avoir moins de cas infectés par le virus et par conséquent moins de femmes susceptibles de transmettre le VIH à leurs enfants. Toutefois concernant ce point, se pose le problème de manque de centres de dépistage spécialisés pour le sida. A Oran, il existe un seul centre, la polyclinique d'Es-sedikkia (ex-Cave Gay) qui reçoit ces malades, alors qu'en application de la carte sanitaire, il était prévu l'ouverture de 50 centres pour le dépistage assurant toute la discrétion aux malades qui viennent pour subir le test. Des sources proches du service des maladies infectieuses du CHU d'Oran font état d'une nette augmentation des cas d'infection au virus du sida/VIH. Dans ce contexte pas moins de 50 nouveaux cas ont été enregistrés cette année à Oran. Des chiffres très inquiétants qui ne reflètent pas toute la réalité, puisque certains séropositifs sous estiment leur état de santé (porteurs du virus) et de nombreux sidéens ne déclarent pas leur maladie de crainte d'être rejetés par la société. S'ajoute à cela la multiplication des cas de contamination, l'absence de campagnes de sensibilisation ainsi que le manque de structures spécialisées dans la prise en charge de personnes porteuses du virus dans les autres wilayas de la région Ouest du pays.