Le 5ème congrès du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui aura lieu les 09 et 10 février en cours à Alger, ne sera pas comme les précédents. Il n'y aura pas un candidat unique et consensuel. Cette fois-ci, le candidat de la direction nationale du parti ne sera pas seul face aux congressistes : un ancien membre de la direction, qui a démissionné de son poste dans le sillage des élections législatives de mai 2017, a décidé de présenter sa candidature. Il s'agit du Dr Salah Belmekki, psychiatre de profession, et militant de longue date. Selon certaines sources au sein du RCD, sa candidature a surpris les membres de la direction, à leur tête le président du parti, Mohcine Belabbas. L'ancien élu de l'APC d'Alger-centre «se pose en alternative avec un nouveau projet pour le parti», nous explique un de ses proches. Son slogan se résume en «un président pour une démocratie intégrale». Actuellement, ce candidat mène une campagne sur les réseaux sociaux et sur le terrain afin de convaincre les militants d'adhérer à son projet et de voter en sa faveur lors du congrès. Il a entamé sa campagne à partir de Tamanrasset où il a rencontré ce début février les militants de cette wilaya de l'extrême sud du pays. Avec sa candidature, Dr Belmekki boulverse une tradition enracinée jusque-là au sein du RCD qui, à chaque congrès, se contente d'un candidat unique. Lors du dernier congrès de 2012, l'ancien président Said Sadi avait annoncé son retrait, le jour même du rendez-vous. Il avait proposé le nom de son successeur et les congressistes l'ont plébiscité sans se poser trop de questions. Elu donc depuis 2012, Mohcine Belabbas a dirigé le parti dans une conjoncture particulière. Il était parmi les initiateurs de la Coordination nationale des libertés démocratiques (CLTD), ce conglomérat de l'opposition dominé par les islamistes. Durant cette période, le RCD est signataire de la plate-forme de Mazafran de juin 2014. Mais l'initiative de l'opposition s'est soldée par un échec cuisant et la coalition a fini par éclater. Mohcine Belabbas a géré également la participation de sa formation aux élections législatives du 4 mai 2017 et des élections locales du 23 novembre de la même année. Là aussi, le parti n'a pas connu de succès. Lors des législatives, le RCD n'a pu remporter plus de neuf députés répartis sur trois wilayas seulement (Alger, Béjaïa et Tizi-Ouzou), insuffisant pour se doter d'un groupe parlementaire. A l'occasion des élections locales, le RCD a naufragé surtout dans la capitale. Le président du parti qui souhaiterait briguer un second mandat sera ainsi bousculé par la candidature de Salah Belmekki, son ancien collègue au sein du secrétariat national du parti. Une candidature qui pourra servir le jeu politique dans un contexte de manque de compétition démocratique au sein des partis politiques algériens. La grande inconnue au sein de cette formation reste la position de son ancien leader, Said Sadi. En tout cas, Dr Belmekki a exposé sa vision dans une sorte de déclaration de candidature sur sa page facebook. «Le discours et l'action politique ont pour condition la mobilisation qui repose sur la sincérité de mon propos, mes valeurs morales et éthiques que ma société porte en elle», a-t-il expliqué.