Au moment où tous les projets déjà initiés par des formations politiques du pouvoir et de l'opposition sont renvoyés aux calendes grecques, le Parti des travailleurs (PT) annonce une nouvelle initiative. Adoptée lors de la dernière session du Comité central, cette initiative dont les contours seront connus le 14 février prochain est appelée à être portée et défendue, dans un premier temps au niveau local par les militants et toutes les forces vives du PT. «L'ensemble des forces militantes du PT se mettront en ordre de bataille en vue de la prise en charge de l'initiative politique adoptée à l'unanimité des membres du Comité central», a indiqué, hier, le Secrétariat du Bureau politique du parti de Louisa Hanoune. Dans un communiqué rendu public à l'issue de sa session ordinaire, le SBP dit avoir déjà adopté un calendrier d'assemblées générales de militants et d'adhérents qui non seulement discuteront de cette initiative, mais aussi permettra «d'intégrer toutes les nouvelles adhésions enregistrées durant et après la campagne des élections locales du 23 novembre 2017». Jusqu'à présent, les membres de la direction nationale du PT refusent de communiquer le moindre détail sur cette initiative, laissant le soin à la première dame du parti qui en annoncera les contours lors de la prochaine réunion du BP qui se tiendra le mercredi 14 février. Pourtant, les premières fuites affirment qu'il s'agit d'une initiative «visant la recherche d'une solution idoine à la crise politique et sociale qui secoue le pays». Aussi, elle s'adressera à tous les partis politiques et acteurs sociaux de la scène, dans un climat social des plus tendus, surtout avec la vague de grèves et protestations qui touchent plusieurs secteurs vitaux. En attendant donc la fin de la semaine prochaine pour en savoir plus, le BP du PT, mandaté par le Comité central, se mettra à «finaliser et la forme et le contenu». Quoi qu'il en soit, la sortie du Parti des travailleurs est la première du genre depuis des mois où la scène politique était restée sur sa faim. Les élections législatives du 4 mai et les locales du 23 novembre 2017 avaient occupé les états-majors des partis, même si des initiatives étaient déjà proposées. L'on parle surtout de l'appel du Front de libération nationale (FLN) à un front national pour la défense de l'Algérie dont l'adhésion est conditionnée par le soutien indéfectible au président de la république, Abdelaziz Bouteflika, du projet du Front des forces socialistes (FFS) pour la reconstruction du consensus national ou encore de l'idée d'une transition démocratique portée par les partis constituant l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (ICSO), malgré que celle-ci se trouve complètement disloquée. Inquiétudes... Par ailleurs, le SBP du PT est revenu sur la situation politique du pays avec un zoom sur les mouvements sociaux. «Malgré l'amorce de dialogue et de négociation dans les secteurs où les travailleurs ont enclenché des mouvements de protestation et de grève, les revendications restent insatisfaites à cause des politiques d'austérité en vigueur (gel des recrutements, gel des salaires, réduction des budgets sectoriels...)», dénonce le parti de Louisa Hanoune. Il appelle, à cet effet, les pouvoirs publics «à ouvrir les portes à de véritables négociations et à répondre favorablement aux revendications socioprofessionnelles posées dans plusieurs secteurs d'activité et plus particulièrement dans le secteur de la santé qui connaît une grève des médecins résidents depuis plus de trois mois». Sur un autre plan, le SBP a exprimé «ses plus grandes inquiétudes» quant à ce qu'il qualifie de «menaces» qui, selon lui, visent à remettre en cause les subventions de l'Etat pour plusieurs produits de première nécessité ainsi que d'autres produits de consommation (eau, carburants, santé, logements...) «sous prétexte de ciblage».