Louisa Hanoune sort ses griffes Le communiqué du parti soutient que la liste des «12 députés» relayée par certains médias est totalement fabriquée. Connu pour son franc-parler, Ramdane Taâzibt, député du Parti des travailleurs et membre de son bureau politique, n'a pas pris des gants, dans l'entretien téléphonique que nous avons eu avec lui dans la matinée d'hier, pour s'en prendre violemment à Samir Labatcha, chef de file autoproclamé du «mouvement de redressement du PT», un mouvement dont, pour rappel, il a annoncé publiquement le lancement, le 30 décembre dernier. Pour Ramdane Taâzibt, «cet individu» - c'est ainsi qu'il a qualifié, durant toute la durée de l'entretien, son ancien pair dans les deux instances précitées - n'est qu'un «chargé de mission». Une mission qu'il n'a pas hésité à qualifier «d'exécrable et de criminelle». Plus explicite, notre interlocuteur nous a déclaré que tout le remue-ménage provoqué autour du PT «n'est qu'une action de représailles pour ses prises de position actuelles». Une action «téléguidée, a-t-il ajouté, par les centres d'intérêts mafieux que la politique de notre parti dérange au plus haut point». Invité à nous préciser les parties qui sont, selon lui, derrière Samir Labatcha, Taâzibt, là aussi, n'a aucunement hésité à pointer un doigt accusateur en direction «du FLN et d'Ennahar TV», un média que le communiqué du secrétariat du BP (SBP) du Parti des travailleurs, parvenu à notre rédaction dans l'après-midi d'hier, a qualifié «de mercenaire qui s'est spécialisé dans la propagande anti-PT depuis plusieurs semaines». Précisant ses accusations contre le premier, il nous a déclaré que «trois membres du comité central du FLN occupant des postes de responsabilité au sein des instances dirigeantes de l'Ugta, exercent des pressions continues sur les quatre membres du PT y siégeant et ce, pour les amener à rejoindre le prétendu mouvement de redressement». Non sans prendre le soin, à l'occasion, de dégager «toute implication du secrétaire général de l'Ugta» dans les agissements des membres FLN des instances dirigeantes de celle-ci. Une non-implication que le communiqué précité du SBP du PT a, au demeurant, clairement confirmée. Selon le document en question, contacté par Louisa Hanoune, Sidi Saïd lui a fait part «de sa désapprobation, en tant que premier responsable de l'Ugta, de toute utilisation du cadre de celle-ci pour porter atteinte à quelque parti politique que ce soit». Toujours à propos de ces membres FLN des instances dirigeantes de la Centrale syndicale du 1er-Mai, Ramdane Taâzibt n'a pas manqué de dénoncer leur arrogance qui ne connaît plus de limites, a-t-il suggéré. Au point où, a-t-il ajouté en guise d'explication, «ils ne se sont nullement gênés pour dire à nos militants qu'ils feront à Louisa Hanoune ce qu'ils ont fait à Belkhadem». Revenant sur la dernière sortie de Samir Labatcha qui a annoncé, avant-hier, «l'adhésion au mouvement de redressement (du PT) de pas moins de 12 membres du BP et de 16 députés», le communiqué du SBF lie «l'attaque qu'elle suppose, à celles qui ciblent, aujourd'hui, les institutions de l'Etat, les symboles de la révolution de Novembre 1954, les moudjahidine et toute personne qui ferait acte de patriotisme». Concernant plus précisément la liste publiée des «membres du BP et des députés» qui auraient rejoint le mouvement en question, il a péremptoirement affirmé que celle-ci «était totalement préfabriquée», dans le sens où elle comporte «des noms de militants qui n'ont jamais donné leur accord, de personnes qui n'ont jamais appartenu au parti, d'anciens députés qui ont rejoint, bien avant les faits actuels, d'autres formations politiques, et même de députés indépendants». Concernant ce dernier cas, Ramdane Taâzibt nous a cité l'exemple de la députée indépendante Samia Ferguène qui a été, nous a-t-il dit, «fort étonnée de se retrouver dans la liste présentée par Samir Labatcha»; une liste sur laquelle figure un certain Mohamed Médiène «un illustre inconnu dont la trace, nous a déclaré, non sans ironie, notre interlocuteur, ne se retrouve nulle part...». Des faits qui, de par leur caractère saugrenu, constituent pour Taâzibt «la preuve irréfutable que les milieux mafieux, dont Samir Labatcha n'est qu'un outil entre leurs mains, sont aux abois...» Ce qui n'a pas empêché le SBP du PT de menacer, au cas où «cette cabale fasciste (contre lui) n'est pas stoppée immédiatement» de donner (les) noms de ses auteurs. Et en même temps, à appeler «le peuple algérien à résister aux plans de destruction qui le visent» et à réaffirmer «qu'aucune menace ni aucune manoeuvre ne feront dévier le PT d'un iota de sa ligne politique indépendante, marquée en ce moment précis par la défense inconditionnelle de l'Etat, de la nation, de ses bases matérielles menacées par des groupes mafieux qui agissent dans l'impunité totale».