«A ne parler que des Caisses sociales, qui donc est responsable de leur faillite, si faillite il y a ? Qui est responsable du travail informel ?», s'interroge le PT. Le Parti des travailleurs (PT) a violemment critiqué les propos de Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, après sa dernière sortie où il s'était attaqué aux syndicats autonomes grévistes. Réuni hier, le secrétariat du bureau politique (SBP) «considère irresponsables et provocateurs les propos du ministre», écrit le parti dans un communiqué, reprochant à El Ghazi d'avoir «osé déclarer que ceux qui veulent maintenir la retraite anticipée et sans condition d'âge veulent provoquer la faillite de l'Etat». «A ne parler que des Caisses sociales, qui donc est responsable de leur faillite, si faillite il y a ? Qui est responsable du travail informel ?», se demande le PT, dans une allusion on ne peut plus claire à la responsabilité des pouvoirs publics dans les difficultés financières que subit la CNR. Outre les 5 millions de travailleurs du circuit informel, le parti de Louisa Hanoune pointe du doigt «les fausses déclarations de salaires» qui occasionnent un manque à gagner évalué à plusieurs milliards de dinars, «Les 9981 milliards DA d'impôts non recouvrés jusqu'à 2013» et «Le non remboursement des crédits économiques qui ont provoqué le déficit du trésor public». Les propos d'El Ghazi ne peuvent pas tromper, estime le PT qui, à l'inverse, soutient que la question à poser est: «Que veulent provoquer dans le pays les initiateurs de ce projet de loi de retraite ?». Se disant « surpris et stupéfait » par la réaction des pouvoir publics, le parti regrette qu'«au lieu d'entendre raison et tenir compte du rejet des travailleurs de la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, le ministre du Travail refuse de retirer son projet de loi». Il (El Ghazi) «veut le faire adopter par un passage en force», s'indigne le parti de Louisa Hanoune. Ce dernier se demande encore : «Le gouvernement est-il aveugle pour ne pas savoir qu'avant même qu'il ne s'applique, son projet de loi a causé la ruée des travailleurs vers les caisses de retraites, vidant les institutions et les entreprises de leurs meilleurs cadres ?». Le PT ne s'arrête pas là. Tout en dénonçant les «menaces et intimidations» des membres du gouvernement, son SBP «considère que le projet de loi sur la retraite doit être retiré». À cet effet, il en appelle au président de la République, Abdelaziz Bouteflika «pour ordonner le retrait» dudit projet au même titre, d'ailleurs, que les projets de loi sur la santé et portant code du travail. Abordant l'avant-projet de loi de finances 2017, le PT qui exprime son «inquiétude profonde» du contenu de la copie, y voit «une véritable guerre sociale et économique déclarée contre le peuple». «Ce projet de loi de finances, s'il était adopté tel qu'il est, plongera le pays dans une sévère récession avec des incidences incommensurables sur les entreprises, les différents secteurs et l'emploi», avertit la formation de Louisa Hanoune, dénonçant au passage «un pouvoir d'achat laminé» dans le même texte. Pour le PT qui renouvelle son soutien aux travailleurs, «la brutalité des attaques contre les acquis» de la majorité du peuple par les projets de loi en cours (retraite, santé, finances) et à venir (code du travail) «risque de provoquer le chaos, l'irrémédiable, car présentant un caractère provocateur contre la population laborieuse».