Le Parti des travailleurs (PT) a qualifié de «gravissimes» les propos tenus par Salah Mekmouche, vice-président de Sonatrach. «Est-ce que l'on veut revenir au système hypothétique des concessions ? Ou alors cherche-t-on à ressusciter le projet de Chakib Khelil de 2001, qui prévoyait la cession jusqu'à 70% du capital de Sonatrach pour les compagnies étrangères ?» s'est demandée cette formation politique dirigée par Louisa Hanoune. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, qualifie de «gravissimes» les propos tenus par Salah Mekmouche, vice-président de Sonatrach, et ce, quelques jours seulement après l'instruction du président de la République. «Les propos du vice-président sont incompréhensibles et troublants à plus d'un titre. En plus, ils interviennent après la décision du chef de l'Etat ordonnant un coup d'arrêt au retour à la politique de privatisation qui est synonyme de pillage et prédation sous prétexte de partenariat», s'exclame la leader du PT. Tout en prenant acte du démenti de la direction générale de Sonatrach qui a désavoué les propos de M. Mekmouche, Louisa Hanoune, qui a réuni, hier, le secrétariat du bureau politique du parti (SBP) en session ordinaire, n'a pas caché son inquiétude, surtout que ces déclarations interviennent après des propos tenus par les responsables du secteur évoquant la «nécessité» d'amender la loi sur les hydrocarbures pour lui donner plus «d'attractivité». D'après Mme Hanoune, l'annonce par M. Mekmouche de la cession d'actifs des filiales de Sonatrach sur simple autorisation du ministre de l'Energie fait fi à la fois de la Constitution, de la loi sur les hydrocarbures, en plus de l'instruction du président Bouteflika, qui conditionne toute opération de partenariat à son accord préalable. «Comment ce responsable a-t-il osé faire de telles déclarations ? Est-ce que l'on veut revenir au système hypothétique des concessions ? Ou alors cherche-t-on à ressusciter le projet de Chakib Khelil de 2001, qui prévoyait la cession jusqu'à 70% du capital de Sonatrach pour les compagnies étrangères ?» s'est interrogée Louisa Hanoune, qui tire la sonnette d'alarme quant aux dangers mortels que constitue toute remise en cause de la propriété collective des hydrocarbures, comme définie par la Constitution. «Qui a intérêt à déstabiliser ce secteur névralgique et avec lui le pays entier ?» s'est encore demandée Mme Hanoune en en appelant au président de la République pour stopper cette dérive qui vise un secteur vital pour la nation. Remise en cause des subventions ! Sur un autre chapitre, le SBP a décortiqué les multiples sorties médiatiques du ministre du Commerce qui, rappelle la secrétaire générale du PT, a affirmé à plusieurs reprises qu'il y a péril en la demeure dans le secteur du commerce extérieur, gangrené par la corruption, la surfacturation et dominé par de puissants lobbys. Les constats du ministre du Commerce, notamment sur l'iniquité de l'Accord d'association avec l'Union européenne, appellent, de l'avis de Mme Hanoune, à la prise de décisions politiques à la hauteur des dangers qui guettent le pays et réclame aussi l'établissement d'un bilan de l'ensemble des opérations de privatisation et de partenariat réalisées sous couvert d'investissement. Sur un autre volet, le SBP du PT a affiché ses craintes quant aux menaces qui visent à remettre en cause les subventions de l'Etat pour plusieurs produits de première nécessité ainsi que d'autres produits de consommation (eau, carburants, santé, logements…) sous prétexte de ciblage. Il considère cette annonce comme étant synonyme d'ouverture de la boîte de Pandore dans un climat général marqué par l'appauvrissement de pans entiers de la population à cause de la flambée des prix et de l'érosion du pouvoir d'achat qui atteint de plein fouet les couches moyennes. Par ailleurs, sur le front social, la patronne du PT plaide pour l'ouverture de véritables négociations et à répondre favorablement aux revendications socioprofessionnelles posées dans plusieurs secteurs d'activité et plus particulièrement dans le secteur de la santé, qui connaît une grève des médecins résidents depuis plus de trois mois.