Au lendemain de la rencontre qui a regroupé les cinq syndicats de l'éducation avec la tutelle, le syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) accuse certains conseillers et cadres du secteur d'induire la ministre en erreur au sujet des revendications des syndicats. Contacté par nos soins, le secrétaire général de ce syndicat, Boualem Amoura, a appelé Nouria Benghebrit à ouvrir une enquête sur les causes de cette grève. «Certains conseillers et cadres de la tutelle essayent de semer la zizanie entre la ministre et les syndicats, notamment le Cnapeste, en remettant des rapports erronés à propos des revendications des enseignants», dira M. Amoura. Selon lui, les mêmes cadres, poursuit notre interlocuteur essayent d'imposer leur propre loi dans le secteur. «Avant la tenue de la rencontre, nous avons été reçus par certains conseillers. Ces derniers ont exigé de leur communiquer nos revendications», fait savoir M.Amoura. Et de poursuivre qu'«après avoir expliqué que notre plus grand problème portait sur l'application du décret présidentiel 14-266 concernant les diplômes d'études universitaires appliquées (DEUA) et de licence, et la révision de l'arrêté ministériel relatif aux examens professionnels et la révision de la note éliminatoire dans la matière non essentielle, l'un d'eux a accusé les autres syndicats de s'être opposés à son application». Le secrétaire général du Satef a souligné que ces personnes se contredisent et essayent à tout prix de créer un conflit entre les syndicats et la tutelle. A cet effet, le syndicaliste a affirmé que son syndicat restera toujours solidaire avec le Cnapeste. «Je suis contre la radiation des enseignants. Ils demandent seulement leurs droits et personne ne peut les en priver», a-t-il indiqué. «La radiation des enseignants est la ligne rouge qu'il ne faut pas franchir». Qu'en est-il du non-respect des lois de la République, M. Amoura ? S'exprimant sur la rencontre d'hier, notre interlocuteur a indiqué qu'elle s'est déroulée dans de bonnes conditions. «Lors de cette rencontre, les représentants de la tutelle nous ont assuré que les problèmes que nous avons soulevés n'entrent pas dans leurs prérogatives, mais dépendent du premier ministre». C'est dans ce sens que les cinq syndicats ont demandé au ministère d'organiser une rencontre entre le gouvernement et l'intersyndicale. Cependant, la tutelle a communiqué son incapacité de mettre en place une rencontre de ce genre. Pour sa part, le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l`enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a indiqué que cette rencontre qui intervient à la veille du déroulement de la grève n'a pas servi à grand-chose. «La grève est maintenue. La tutelle affirme ne pouvoir rien faire pour nos revendications», fait-il savoir. Pour rappel, une grève de deux jours doit avoir lieu les 21 et 22 du mois en cours. Elle est entreprise par cinq syndicats autonomes du secteur de l'éducation, à savoir le Syndicat national autonome des professeurs de l`enseignement secondaire et technique (Snapest), le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), l`Union nationale des personnels de l`Education et de la formation (Unpef), le syndicat national des travailleurs de l`éducation (SNTE) et le Syndicat du conseil des lycées d`Alger (CLA). Ces syndicats exigent la satisfaction de leurs revendications relatives notamment à l'amélioration du pouvoir d'achat des enseignants