Le secteur de l'éducation est paralysé par une grève nationale de deux jours entamée hier par l'intersyndicale de l'éducation, suite à l'échec de la rencontre de ses représentants avec les responsables de la tutelle dimanche dernier. L'intersyndicale a décidé de maintenir sa grève, à l'issue de la rencontre avec la ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit. Les négociations se sont avérées sans résultats, vu que toutes les revendications, les préavis de grève, ne relèvent pas uniquement des prérogatives de la ministre. Le taux de suivi de cette grève dans les différents établissements des trois paliers scolaires confondus a varié d'une région à une autre. A croire le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, 70% des écoles au niveau nationale ont répondu favorablement à ce débrayage. «Notre action a été suivi à 70% par les travailleurs de l'éducation à son premier jour. Nous nous attendons à ce qu'il atteigne les 100% pour mercredi», nous a-t-il déclaré, avant de préciser que la grève organisée par les cinq syndicats autonomes formant l'intersyndicale de l'éducation n'a aucun lien avec celle des autres syndicats, allusion faite à la grève nationale illimitée des enseignants du Cnapeste entamée depuis le 30 janvier dernier. Le porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA), Idir Achour, a pour sa part expliqué que ce mouvement de grève est un «message adressé aux pouvoirs publics, pas uniquement aux responsables du secteur de l'Education. Nous n'avons pas obtenu de satisfaction à toutes nos revendications, lors de notre rencontre avec la ministre Benghebrit. Chose qui été prévisible vu qu'elle n'a pas le pouvoir de décision concernant certains de nos points, comme le pouvoir d'achat», a-t-il précisé. Achour espère que cette grève permettra d'interpeller le gouvernement, seul habilité à répondre aux doléances mentionnées dans la plateforme de revendications des cinq syndicats. «Nous voulons éviter une explosion sociale en raison de la dégradation du pouvoir d'achat ainsi que l'appauvrissement des classes moyennes et démunies», a-t-il poursuivi, avant d'ajouter que si «on n'obtient pas de réponses favorables, nous serons obligés de radicaliser notre action. Des grèves périodiques et des rassemblements devant les directions de l'éducation seront organisés», a-t-il fait savoir. Le président du SNTE, Abdelkrim Boudjenah, a affirmé de son côté que les principales requêtes de son syndicat sont «les augmentations des salaires et le droit à la retraite anticipée», ajoutant que Benghebrit avait clairement signifié que le problème de la dégradation du pouvoir d'achat des Algériens relève des prérogatives du gouvernement. Boudjenah n'a pas écarté le recours à d'autres moyens de pression qui «ne toucheront pas à la scolarité des élèves» pour faire valoir leurs requêtes. L'intersyndicale revendique «l'application du décret présidentiel 14-266 concernant les diplômes d'études universitaires appliquées (DEUA) et de licence et la révision de l'arrêté ministériel relatif aux examens professionnels et la révision de la note éliminatoire dans la matière non essentielle». Tout en relevant des dysfonctionnements contenus dans le Statut des travailleurs de l'Education, auxquels il faudrait apporter des solutions, ils revendiquent «l'amélioration de la situation sociale des corps communs et des professionnels, l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail».