La grève du Cnapeste qui paralyse le secteur de l'Education depuis le 30 janvier, interpelle de plus en plus les formations politiques. Après les déclarations de plusieurs chefs de partis appelant le syndicat gréviste et le ministère de l'Education au dialogue, le FLN, à travers son chef du groupe parlementaire, Said Lakhdari, propose au Cnapeste de faire la médiation entre les deux parties avec à la clé, le dénouement de cette crise qui n'a que trop duré. Intervenant lors d'une émission de télévision, Said Lakhdari, se montrant optimiste, est allé jusqu'à donner des garanties sur la satisfaction des revendications des grévistes. Il demandera à Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, présent sur le même plateau télé, de cesser leur mouvement de grève pour relancer les négociations en se portant garant de l'aboutissement des revendications, «légitimes», selon lui. L'initiative du FLN va-t-elle pour autant aboutir ? «Toute démarche pouvant nous rapprocher d'une solution est la bienvenue», souligne le porte-parole du Cnapeste, joint par nos soins. «Nous n'avons jamais fermé les portes du dialogue. Si l'initiative du FLN, à travers son chef du groupe parlementaire, peut mener au dénouement, nous ne pouvons que nous en féliciter». Boudiba, souligne pour autant que le Cnapeste ne connait pas, jusque-là, le contenu de cette initiative ni ne sait dans quelles conditions elle serait menée. «Nous prenons acte des propos du chef du groupe parlementaire. Il a fait une déclaration sur un plateau télé en nous assurant que nos revendications allaient être prises en charge. Il nous a proposé ce lundi pour une rencontre, mais que nous ne pouvons honorer en raison de la tenue de notre Conseil national», a ajouté notre interlocuteur qui souligne que si médiation il y a, cela va sans doute se faire sous certaines conditions. Ainsi, Messaoud Boudiba n'omet pas, à cet égard, de rappeler l'expérience de la médiation vite avortée initiée par l'imam Ali Aya et l'avocat Nadjib Bitam qui ont tenté de rapprocher les deux parties et mettre un terme au bras de fer depuis plus d'un mois. «Toute initiative sera soumise à notre base. Nos différentes structures, à tous les niveaux, étudieront les conditions d'une quelconque initiative et rien ne se fera sans l'aval de celles-ci. Nous n'accepterons pas que les porteurs d'une quelconque initiative aillent négocier à la place du Cnapeste ou alors nous soumettre à des exigences comme cela a été le cas avec la démarche de l'Imam Ali Aya», prévient Boudiba tout en regrettant que la situation atteigne un niveau aussi critique. «Nous aurions souhaité trouver un terrain d'entente avec le ministère sans l'intervention d'autres parties. Nous aurions souhaité que le ministère soit réceptif à nos doléances et joue la carte du dialogue», a-t-il ajouté. Interrogé à propos du message du président de la République, encourageant les travailleurs à «veiller à ce que la défense légitime et vigilante de leurs droits aille de pair avec l'observation effective et régulière de leurs devoirs et obligations», le porte-parole du Cnapeste en fait une appréciation positive. «Nous avons toujours agi dans le cadre des lois de la République. Nous réclamons nos droits socioprofessionnels légitimes, tels que le permet la Constitution. Nous ne perdons pas de vue, pour autant, nos devoirs», a-t-il conclu.