"Nous continuerons à appliquer la loi. Certains enseignants grévistes sont en fait, malheureusement, en position d'abandon de poste et ils ne réalisent pas les risques encourus", a regretté la ministre. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a indiqué, hier, que 581 enseignants ont été définitivement radiés de la Fonction publique, en ajoutant que de nombreux autres enseignants seront aussi radiés s'ils continuent leur action syndicale. Dans un entretien accordé au journal électronique TSA, la ministre a affirmé que "pour les autres enseignants en grève, certains ont reçu aujourd'hui la deuxième mise en demeure. Après la seconde mise en demeure, c'est la radiation qui les attend à partir de dimanche". D'un ton ferme, Nouria Benghabrit a expliqué que "ces radiations sont vraiment définitives" et qu'"il n'y a pas de retour en arrière". Et d'ajouter : "Nous continuerons à appliquer la loi. Certains enseignants grévistes sont en fait, malheureusement, en position d'abandon de poste et ils ne réalisent pas les risques encourus", poursuivant que "dans certaines pages Facebook du syndicat, on constate qu'il y a des décisions de radiation qui sont barrées en rouge. Une manière de dire aux adhérents que ces décisions ne seront pas appliquées". Cela étant, la ministre de l'Education nationale a montré sa disposition au dialogue avec le Cnapeste, en affirmant que "si le Cnapeste arrêtait demain la grève, je les recevrai dimanche comme je le fais pour tous les autres syndicats", tout en rappelant que ce syndicat est "dans une posture de hors-la-loi". En recevant l'imam de la mosquée de Djemaâ El-Kebir Ali Aya, un avocat et un inspecteur des Affaires religieuses qui étaient porteurs d'une initiative de médiation entre le département et le Cnapeste, Nouria Benghabrit a rappelé également que "les portes du département ont toujours été ouvertes" et que "le dialogue a toujours été et fait partie du principe de gouvernance au niveau de mon ministère". Réagissant à cette médiation, pour le moins insolite, le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, a rappelé la réponse de son syndicat qui était de "ne refuser aucune initiative qui est à même de rapprocher les points de vue. Mais lorsqu'ils ont été reçus en audience par la ministre, elle leur a signifié qu'elle accepte la médiation à la condition que notre syndicat arrête la grève ce mercredi (hier, ndlr)". Aussi, pour lui, "cette initiative est morte au premier point, avant même qu'elle arrive au stade de la médiation", rappelant que cette condition a déjà été posée la veille même du début de la grève illimitée, soit le 30 janvier. Réagissant aux menaces de licenciement des enseignants, M. Boudiba dira que "ces décisions vont entraîner davantage de pourrissement, et cela prouve que l'on ne veut pas de stabilité au secteur, mais on veut nous entraîner dans un tunnel sans fin. Et face à cela, après les sit-in tenus lundi dernier, on s'est entendu pour tenir des assemblées générales et des conseils de wilaya, où on a demandé que d'autres actions d'accompagnement soient proposées". A. R. [email protected]