La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit lâche du lest. Les enseignants radiés «pour cause d'abandon de poste», pourront déposer leurs recours auprès des directions de l'Education et rejoindre ensuite leurs écoles. Dans une déclaration à la presse, hier, en marge d'une visite effectuée à l'Office national de l'enseignement et de la formation à distance (Alger), Mme Benghebrit a assuré que «les enseignants radiés pourront rejoindre leurs postes de travail après dépôt de recours au niveau des directions de l'Education, tel que le permet la loi», en rappelant que «la mesure de radiation a été prise uniquement une fois toutes les voies de règlement du conflit l'opposant aux grévistes épuisées». Cependant, poursuit Mme Benghebrit, «la fonction publique qui est là pour protéger les travailleurs donne le droit aux enseignants radiés de déposer leurs recours après quoi, ces derniers seront étudiés par les commissions paritaires au niveau des directions de l'éducation». Est-ce donc une mesure d'apaisement ? Un début de dénouement d'un conflit qui n'a que trop duré ? Sans doute qu'à travers cette démarche, Mme Benghebrit veut lancer des signaux positifs et faire descendre la tension qui entoure son secteur au moment même où le Cnapeste, le syndicat gréviste, tenait son Conseil national, hier, à Alger. Ensuite, voyant les choses aller vers le pourrissement, le spectre de l'année blanche se précisant, les portes du dialogue se renfermant, la ministre de l'Education, à travers cette main tendue, semble vouloir appeler aussi au sens de la responsabilité. Si le dénouement ne semble pas encore à l'ordre du jour, cette mesure peut valoir une garantie manifeste de disposition du département de l'Education à reprendre langue avec les enseignants protestataires. Le Cnapeste qui, de son côté, ne cesse pas d'afficher ses bonnes intentions en affirmant privilégier d'abord les voies du dialogue devrait saisir cette occasion pour reprendre son siège autour de la table des négociations. Le cas échéant, ce sera la rupture assurée et chacun devra à ce moment assumer ses responsabilités. Il est à noter par ailleurs que la réintégration des enseignants radiés se fera aussitôt les recours déposés. «La reprises des cours est notre première priorité», a assuré à ce propos le directeur des affaires juridiques auprès du ministère de l'Education nationale, Salim El Oulmi. Dans une déclaration à une chaine de télévision privée, M. El Oulmi, s'est porté garant quant à la facilitation de toutes les démarches de dépôt de recours ainsi que la célérité de l'étude des dossiers de recours. Un délai de 60 jours est laissé aux instituteurs radiés pour déposer leur recours. S'exprimant d'autre part sur les mesures de radiations, le directeur des affaires juridiques du département de l'Education a rappelé que cette mesure est d'essence purement juridique. «La justice a agi en se basant uniquement et seulement sur l'aspect procédural de la grève (illégale) loin des revendications socioprofessionnelles qui demeurent garanties par la Constitution», a-t-il fait savoir invitant, à son tour, les enseignants protestataires au dialogue.