La population de la localité de Ouaguenoun, commune située à une vingtaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, est gagnée par un vent de colère qui tend à se transformer en une véritable tornade. Depuis quelques semaines, l'assemblée locale -le Président de l'APC en tête- est dans le collimateur de la population. La colère est montée de plusieurs crans ces derniers jours. Encore une fois, il est question de paralyser l'APC durant la journée de dimanche, avec, en sus, un appel à la grève générale et l'observation d'un rassemblement devant le siège de la mairie. Cette nouvelle action de protestation est initiée par «Jeunesse pour Ouaguenoun» qui remet sur le tapis une plate-forme de revendications de douze points. Parmi les plus importantes, nous citerons «le recrutement des jeunes de la localité au sein du pôle universitaire de Tamda, la délocalisation de la décharge anarchique située en pleine forêt, la participation active de la population dans la gestion des affaires publiques de la localité, une réelle prise en charge du programme de construction de locaux à usage professionnel…etc». A propos de la dernière revendication, il y a lieu de relever la réalisation de 52 locaux sur un programme global de 176.
Basta au favoritisme Cette journée de protestation n'est qu'un autre épisode de cette dynamique de contestation enclenchée au début du mois en cours. La grogne n'est pas propre aux habitants du chef-lieu mais à la quasi-totalité des villages de la commune. C'est d'ailleurs le même topo au village Djebla, dont le comité de village a ouvertement accusé le président de l'APC, à travers une déclaration rendue publique et largement diffusée, de «pratiquer le favoritisme dans les recrutements et l'attribution des aides de l'Etat à l'habitat rural». Dans une correspondance adressée au chef de daïra, ce même comité tient pour responsable le premier magistrat de la commune de l'éventuelle «occupation du siège de l'APC par les villageois». Les rédacteurs du document qui se disent lésés estiment que «80% de leurs doléances ne sont pas satisfaites». Cette situation qui s'apparente à un bras de fer a débuté au mois de décembre de l'année écoulée, suite au refus du P/APC d'accorder une audience aux membres du comité du village Djebla. Les populations des différents villages de cette commune ne sont pas à leur première démonstration de force pour se faire entendre. Les habitants de Tamda, avaient, durant le mois d'octobre passé, procédé à la fermeture du complexe universitaire implanté au sein de leur village et au blocage du CW 174 et de la RN 12. Les revendications des uns et des autres sont, à quelques exceptions près, de même nature. Elles vont de l'amélioration du cadre de vie, comme l'aménagement urbain, le raccordement au réseau de gaz naturel aux revendications relatives à l'emploi.