Les néphrologues du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou tirent la sonnette d'alerte sur l'absence de la culture de prélèvement d'organes sur cadavre au niveau des différents centres de greffes en vue de leur transplantation non seulement au niveau local, mais à l'échelle nationale. Pour cela, une commission nationale de transplantation rénale sera installée prochainement afin de désigner les équipes médicales chargées de mettre la logistique pour vulgariser cette opération «humaine» et sauver la vie des malades atteints d'insuffisance rénale. Ceci tout en émettant le vœu que cette politique de transplantation sur cadavre soit mise en vigueur en 2019. Intervenant sur les ondes de la radio locale, le chef de service de néphrologie au CHU de Tizi-Ouzou, Pr. Ahmed Nakhla a mis l'accent sur la sensibilisation des parents du défunt pour prélever les organes, puisque plusieurs cas d'insuffisants rénaux, sans préciser leur nombre, qui sont dialysés et n'ont pas de donneurs vivants avec un lien de parenté, comme stipule la loi régissant les modalités de la greffe rénale. «Certes qu'il y a assez de demandes de greffe rénale à partir d'un donneur vivant, mais le prélèvement rénal sur un cadavre n'est pas encore inculqué au sein de la société», a-t-il regretté. Le même spécialiste en néphrologie a plaidé pour la création d'un registre de prélèvement d'organes sur cadavre au niveau des collectivités locales, comme ce fut le cas dans les pays occidentaux. D'après lui, ce registre qui sera mis en place par l'Agence nationale de greffes permettra à l'équipe médicale d'être en contact avec les parents du défunt qui a déjà accepté de prélever ses organes avant sa mort. «Dans la plupart des cas, les parents refusent de prélever les organes de leur défunt. Alors nous comptons mettre en place des coordinateurs qui auront pour mission de sensibiliser ces parents d'accepter ce prélèvement pour sauver la vie des patients. Une fois que nous avons l'accord de la famille, rajoute t-il, une série d'examens sera effectuée», a-t-il expliqué. Nakhla a souligné que l'absence de culture de prélèvement sur un cadavre pénalise les néphrologues d'accomplir leur travail dans de bonnes conditions. 10 dossiers de transplantation rénale ficelés Se référant aux chiffres, Pr Nekhla a précisé que sur 20 greffes rénales prévues, 09 qui ont été effectuées alors qu'en 2016 et 2017, 17 greffes ont été effectuées. Ceci bien qu'il ait été prévu de réaliser 29. Pour 2018, ils comptent effectuer 40 greffes. Dans le même sillage, il a affirmé que ces greffes n'ont pas été encore lancées faute de la non-disponibilité de produits de conservation des greffes. «Nous n'avons pas encore commencé la transplantation parce que le produit de conservation de greffe n'est pas encore disponible». Mais tout de même, enchaîne t-il, la pharmacie centrale (PCH) devra régler ce problème incessamment. «A ce jour, nous avons dix (10) dossiers qui sont ficelés et nous attendons seulement leur programmation», a-t-il dit. En outre, Nakhla a rassuré que sur le plan logistique et organisationnel, le CHU de Tizi-Ouzou est l'un des meilleurs centres au niveau national qui compte deux centres de greffe en vue d'assurer une meilleure prise en charge des insuffisants rénaux.