Le ministère de la Santé va introduire un projet de loi pour que le prélèvement d'organes sur cadavre soit opérationnel. C'est Djamel Ould-Abbès qui l'a annoncé hier à l'occasion de la commémoration de la 100e greffe rénale au centre hospitalo-universitaire Issad Hassani de Béni Messous. Ce texte, une fois adopté, permettra d'alléger la souffrance des insuffisants rénaux et la pression sur les centres de dialyses. Avec un nombre de 14 000 dialysés qui augmente chaque année de 4500 malades dont «certains restent tributaires durant 25 ans d'appareils de dialyse faute de don», la transplantation est la solution adéquate. «Ni la religion, ni nos coutumes ni la législation n'interdisent la greffe dans notre pays, souligne le ministre pour qui la sensibilisation et la communication s'imposent. «Les compétences sont là et il faut mettre en adéquation tous les paramètres pour une meilleure prise en charge des malades», observe M. Ould Abbès. Du côté des néphrologues, le défi est prêt à être relevé. Le Pr Benabadji du service de néphrologie du CHU Issad Hassani a souhaité effectuer deux transplantations rénales par semaine, selon la norme mondiale «alors qu'aujourd'hui nous sommes à seulement une greffe par semaine». Pour cette journée médico-chirurgicale marquée par la projection en visioconférence d'une transplantation rénale d'un enfant de 12 ans dont le donneur est la mère âgée de 39 ans, le directeur du CHU M. Berezouane a rappelé la disponibilité des moyens et du personnel pour effectuer ce type d'opérations. De son côté, le Pr Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie dialyse et transplantation (SANDT) a rappelé la nécessité de prélever les organes sur cadavre. D'ailleurs, le ministre a signalé qu'entre 3500 et 4000 morts sont enregistrés annuellement sur nos routes. «Les greffes pour l'heure sont effectuées à partir de donneurs vivants, un seul prélèvement sur mort encéphalique a été fait à Blida et qui a permis de réaliser deux greffes. Il faut entamer le prélèvement sur cadavre pour pouvoir répondre aux besoins au moment où 6 000 personnes sont sur la liste d'attente», soutient le Pr Rayane. Pour ce qui est du taux de réussite des transplantations, le Pr Rayane a affirmé que pour la première année, la survie du greffon est de l'ordre de 90 % et en 5 ans la survie du malade est de 80 % et du greffon 90 %.