Israël a annoncé avoir mené mardi, conjointement avec les Etats-Unis, un test de missile en Méditerranée, dont la détection par la Russie a un temps laissé penser à une frappe contre la Syrie. Aucune explosion n'a été signalée à Damas, ont cependant indiqué des sources officielles syriennes, selon lesquelles les missiles sont tombés en mer. Le ministère israélien de la Défense a précisé avoir testé un missile-cible utilisé dans le cadre de son système de défense antimissile. Il a précisé que le test avait été effectué à 09h15 locale, soit quasiment l'heure à laquelle Moscou dit avoir détecté le lancement de deux engins balistiques du centre vers l'est de la Méditerranée. Les tirs ont été détectés à 10h16 heure de Moscou par la station-radar d'Armavir, près de la mer Noire, a précisé l'agence russe Interfax, et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou en a aussitôt informé le président Vladimir Poutine. Les Etats-Unis ont de leur côté démenti avoir procédé à un tir de missile balistique. "Aucun missile n'a été tiré à partir d'un navire américain en Méditerranée", a déclaré un porte-parole du quartier général de l'US Navy en Europe. Les Etats-Unis et certains de leurs alliés, dont la France, se sont dits déterminés à mener une opération militaire contre le régime syrien, accusé d'avoir eu recours aux armes chimiques contre les rebelles et la population civile le 21 août dans les faubourgs de Damas. Le président syrien Bachar al Assad nie avoir utilisé des gaz neurotoxiques. La Russie reproche de son côté à Washington d'attiser les tensions en déployant des navires de guerre en Méditerranée orientale. "La pression exercée par les Etats-Unis pose un problème particulier", a déclaré dans la matinée un responsable du ministère russe de la Défense, Oleg Dogaïev, cité par l'agence Itar-Tass. "L'envoi de bâtiments armés de missiles de croisière en direction des côtes syriennes a des répercussions négatives sur la situation dans toute la région", a-t-il ajouté. Les Américains ont en Méditerranée orientale cinq destroyers et un navire amphibie. Le porte-avions Nimitz et quatre autres navires sont entrés lundi en mer Rouge. Les cours du pétrole brut ont grimpé d'un dollar par baril après l'annonce de la détection des tirs par la Russie, avant de se stabiliser.