Les affrontements opposant les Palestiniens à Israël pourraient continuer avec la célébration, le 14 mai 2018, du 70e anniversaire de la création de l'Etat hébreu. Le lendemain, les Palestiniens commémorant la nekba. Israël a tué 16 Palestiniens, lors d'une marche pacifique, vendredi. Le 14 mai prochain, Israël célébrera son 70e anniversaire. Mais le lendemain, le 15 mai, les Palestiniens célébreront, eux, une page tragique de leur histoire. La Nekba, la «catastrophe». C'est-à-dire l'exil forcé de centaines de milliers de Palestiniens contraints de quitter leur terre. Certains, aujourd'hui encore s'en souviennent. Beaucoup, les jeunes, sont les descendants de ces exilés. Autant dire que la mobilisation annoncée par le Hamas, qui gouverne Ghaza, pour les six semaines à venir repose sur une mémoire lourde de souvenirs et de rancœur. Depuis 1941, les Palestiniens sont réprimés par Israël qui utilise même des balles réelles contre les manifestants. La décision du président américain de reconnaitre Al-Qods occupée comme capitale d'Israël, de manière unilatérale et contrairement au consensus international qui s'était établi depuis des décennies pour équilibrer la solution diplomatique, a déclenché l'hostilité. Les morts palestiniens de la frontière israélienne de ce vendredi, sont les derniers d'une longue liste de victimes civiles provoquées par un conflit qui va bientôt avoir 70 ans. «Une guerre de 70 ans», et sans doute davantage, compte tenu des données du conflit. Les Palestiniens voulaient commémorer la «journée de la terre» de 1976. Le problème est resté le même: donner un territoire stable et digne aux Palestiniens. La légitimité de l'Etat d'Israël repose sur le droit international. Celle de l'Etat palestinien encore à naître aussi. Nombre de pays musulmans, dont l'Arabie saoudite, ont refusé d'initier une riposte à la reconnaissance par le président américain d'Al- Qods occupée comme capitale d'Israël. Hier, une grève générale a eu lieu en Palestine, contre la répression menée par Israël. Le président de l'Autorité autonome palestinienne, Mahmoud Abbas, a imputé ces violences au régime de Tel Aviv et décrété hier , journée de deuil national. Le mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, le Hamas, et d'autres groupes palestiniens ont appelé la population à prendre part massivement à la manifestation de «la Marche du grand retour» et à se diriger vers la frontière qui sépare la bande de Ghaza des territoires occupés. Israël a occupé, en mars 1976, des milliers d'hectares de territoires qui appartenaient aux Palestiniens. Certains pays arabes, dont l'Arabie saoudite, ont préféré coopérer avec Washington au lieu d'appeler au respect de la légalité internationale pour Al-Qods occupée. Le ministre des Affaires étrangéres de l'Arabie saoudite a, dans un entretien accordé à un média occidental, dit que le royaume n'abandonne pas la coopération avec Washington à cause d'Al-Qods. Le prince héritier Mohamed ben Salmane, de l'Arabie saoudite, est depuis quelques jours, en Amérique, pour conclure des accords avec Washington, dont l'achat d'armes. Pourtant, l'Arabie saoudite dirige une coalition arabe accusée d'avoir perpetré des crimes de guerre contre les civils au Yémen.