Aujourd'hui, c'est le retour en classe. Une rentrée marquée par une remontée de tension dans le secteur de l'éducation, après un semblant d'apaisement juste avant l'entame des vacances de printemps. Après quinze jours de repos, les élèves vont devoir renouer avec un contexte de grève qui risque de perturber leur scolarité, et les plus affectés seront indéniablement ceux des classes d'examen. En effet, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) en remet une couche et compte reconduire son action de protestation sur le terrain. Une grève cyclique de deux jours par semaine sera entamée par les enseignants affiliés au Cnapeste à compter du 9 avril prochain. Une décision prise au terme de son conseil national, tenu samedi dernier, où il a été relevé que certains points soulevés lors de la réunion du 12 mars dernier avec la tutelle sont restés en suspens. Le Cnapeste qui n'a pas hésité à plonger le secteur de l'Education dans la paralysie durant plus de trois mois, pendant lesquels 40.000 enseignants tous cycles confondus ont adhéré à ce débrayage, compte remettre ça. La tension est demeurée perceptible entre le ministère de l'Education et le Cnapeste, même après le gel de son mouvement de protestation le 28 février dernier. La raison : il s'agit particulièrement de la question des ponctions sur les salaires des enseignants grévistes, sur laquelle le syndicat ne cesse d'insister et que la ministre Benghebrit est restée inflexible. Le mot «retour à la grève» a toujours été rappelé par le porte-parole du syndicat Messaoud Boudiba, qui remet en cause la mise en œuvre de la tutelle des principaux points négociés. La question des salaires n'a pu trouver une solution satisfaisante aux deux parties, alors que tous les enseignants ont réintégré leur poste, y compris ceux de la wilaya de Blida. Le Cnapeste n'est pas le seul à avoir annoncé un débrayage. Cinq autres syndicats de l'éducation (le Satef, l'Unpef, le Snte, le CLA et le Snapest) et membres de l'Intersyndicale vont adhérer à l'action de grève prévue pour mercredi 4 avril. Ces derniers viennent d'être invités, à leur demande, à une rencontre avec la tutelle, le 5 avril, au lendemain de cette action. Prévue préalablement pour le 3 avril, cette rencontre a été reportée à jeudi, en raison des obligations gouvernementales de la ministre, ont indiqué des sources syndicales. Contacté par nos soins hier, Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, a affirmé le maintien et la participation des syndicats cités à la grève du 4 avril. «La grève de l'intersyndicale prévue pour le 4 avril est maintenue et nous allons y adhérer. Des sit-in régionaux seront également programmés dans les wilayas de Bouira, Oran, Annaba et Laghouat», a-t-il expliqué. Pour ce qui est de la rencontre avec la ministre, Amoura a indiqué qu'il s'agit d'une réunion de travail qui se tiendra après celle du 24 mars dernier, suite à la demande des syndicats concernés. Il a révélé notamment que cette entrevue portera principalement sur «les revendications restées en suspens». Il sera question de discuter du dossier de promulgation du statut particulier. «Nous demanderons à la ministre la promulgation de la mouture finale du statut particulier des travailleurs du secteur de l'Education, vu que la tutelle tarde à le faire depuis trois ans déjà», a-t-il rapporté. Notre interlocuteur a indiqué également qu'il sera question de l'application de la circulaire présidentielle N°266-14, valorisant le diplôme de DEUA et de la licence, de suppression des notes éliminatoires pour les examens professionnels ainsi que de la réélection des membres des commissions des œuvres sociales dont le mandat prend fin en mai prochain. Benghebrit est tenue de trouver les issues favorables à ces tensions pour permettre le déroulement dans des conditions favorables des examens nationaux prévus entre le 23 mai pour le primaire, du 28 au 30 mai pour le BEM, et du 20 au 25 juin pour le Bac.