«Les indépendantistes guadeloupéens et martiniquais profitent du mouvement de protestation pour légitimer leur cause», a estimé hier le docteur en sciences politiques, Hassan Bechkri. Notre interlocuteur a affirmé qu'«à chaque fois que des problèmes économiques surgissent en France ou dans le monde, les populations des Dom-Tom, particulièrement celles de îles de Guadeloupe et de Martinique, sont les premières victimes des répercussions négatives». Le docteur Bechkri a précisé que «la crise économique qui perdure depuis plus de 4 mois a fortement pénalisé l'économie locale de ces deux île des Caraïbes, basée essentiellement sur l'exportation des bananes et le rhum (boisson alcoolisée)». Sur ce point, il pense que «le gouvernement français songera à rééquilibrer l'échiquier économique dans les deux îles. Outre la Guadeloupe et la Martinique, les autorités de l'Hexagone prendront dorénavant en considération les revendications sociales des populations des Dom-Tom qui vivent sous administration française». Par ailleurs, «la grève qui prend une tournure violente traduit le conflit idéologique entre les indépendantistes et les autonomistes», observe notre interlocuteur. «Les indépendantistes veulent se libérer de ce qu'ils appellent le colonialisme français. Ils ont un ancrage populaire conséquent dans la société antillaise», analyse-t-il. «Les autonomistes désirent certes un élargissement des pouvoir exécutifs et législatifs, mais ils excluent l'idée d'une séparation de la métropole. Ces derniers craignent que leurs îles subissent le même sort que Haïti ou les îles Comores, qui enregistrent un déficit en développement tant sut le plan économique que social.» Dans le même registre, «les arguments avancés par les autonomistes reposent principalement sur la dépendance de l'économie locale antillaise vis-à-vis de la Métropole», explique notre interlocuteur, en précisant que «les touristes qui proviennent en majorité de l'Hexagone apportent des rentrées d'argent significatives». Quant aux tensions sociales entre les békés, descendants des esclavagistes blancs, et les antillais, descendants d'esclaves, le docteur Hassan Bechkri pense que «ce problème est éternel et il ne sera pas résolu pas dans un futur proche».