D'anciens présidents du Brésil, d'Afrique du sud et de Corée du sud sont poursuivis en justice pour corruption et peuvent être emprisonnés. La prison se rapproche pour Lula. Le juge brésilien Sergio Moro a émis jeudi un mandat de dépôt contre Luiz Inacio Lula da Silva, qui aura 24 heures pour se présenter aux autorités afin de purger une peine de 12 ans et un mois de prison pour corruption. Âgé de 72 ans, Lula a été condamné pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics. Juge emblématique de la lutte anticorruption au Brésil, Sergio Moro avait condamné Lula en première instance en juillet, et en appel à la mi-janvier. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la Cour suprême du Brésil avait rejeté une demande d'habeas corpus qui aurait permis à l'ex-président, 2003-2010, de rester en liberté jusqu'à l'épuisement de tous les recours. L'ancien président brésilien qui est également sous le coup de six autres procédures judiciaires, nie farouchement, invoquant l'absence de preuves et dénonçant un complot visant à l'empêcher de se présenter à la présidentielle d'octobre, pour laquelle il était donné favori. En Afrique du sud, Pour la troisième fois, Jacob Zuma se retrouve devant un tribunal aux côtés d'un fleuron français de l'armement, pour la même affaire de corruption. hier, lui et le groupe Thales ont comparu à Durban : le premier est soupçonné d'avoir touché des pots de vin du second en marge d'un important contrat d'armement signé en 1999. Il risque quinze ans de prison dans cette affaire où, depuis peu, deux ex-chefs d'Etat français sont cités par un ancien avocat de Thales. L'affaire n'est que l'un des multiples scandales qui ont contraint Jacob Zuma à démissionner de la présidence, mi-février. Inculpé en 2005, puis à nouveau en 2007, il a été relaxé en avril 2009 pour vice de forme, soit quelques semaines seulement avant d'accéder à la présidence. Cette fois, ses détracteurs espèrent que la multitude de preuves et la longue liste de témoins déboucheront enfin sur une condamnation. A l'origine du scandale dans les années 2000, un brouillon de fax ; il se retrouve dans la presse et la police. Le document, envoyé de manière cryptée depuis l'Afrique du Sud par Alain Thétard, alors directeur de la filiale locale de Thales, vers la maison mère à Paris, fait état d'une rencontre «privée» entre lui et «J. Z.» en mars 2000. Ce dernier, très vraisemblablement Jacob Zuma, aurait requis un «effort» de la part de Thales, chiffré à 500 000 rands par an (environ 79 000 euros à l'époque), en échange de son «soutien permanent pour les projets futurs». En Corée du sud, Park Geun-hye a été reconnue coupable de corruption pour son implication dans un vaste scandale de trafic d'influence et condamnée à une peine de vingt-quatre ans de prison et 13 millions d'euros d'amende. L'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye a été condamnée vendredi 6 avril par un tribunal de Séoul à vingt-quatre ans de prison dans le procès du retentissant scandale de corruption qui avait entraîné sa chute l'année dernière. Première femme élue présidente en Corée du Sud, Park Geun-hye, qui avait été destituée et arrêtée en mars 2017, a été jugée coupable de corruption, abus de pouvoir ou encore coercition par le tribunal qui lui a aussi infligé une amende de 18 milliards de wons (soit 13 millions d'euros). Le juge Kim Se-yoon a notamment affirmé qu'elle avait contraint des entreprises sud-coréennes à verser des dizaines de milliards de wons à deux fondations contrôlées par son amie de quarante ans, Choi Soon-sil. La justice française, de son côté, poursuit Sarkozy pour le financement libyen de l'élection présidentielle de 2007. Il a été accusé de corruption par le parquet. L'ingérence militaire lancée par lui en Libye en 2011 a bénéficié à Daech.