Les propos tenus par l'ambassadeur de France à Alger, le revenant Xavier Driencourt ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd. Le ministère des Affaires étrangères, via son porte-parole, Abdelaziz Benali Chérif a, estimé «inopportunes», les déclarations du diplomate français faites à l'occasion de l'inauguration du nouveau centre de réception des demandes de visas. «Dans ces déclarations, reprises par la presse, au sujet de l'attribution des visas, l'ambassadeur a, de nouveau, montré une propension à étaler publiquement devant les médias des appréciations inopportunes, peu amènes et donc inacceptables», a martelé M. benali Chérif avant de préciser que d'enchaîner «les relations algéro-françaises imposent à tous, surtout à ceux qui en ont la charge dans la quotidienneté, un devoir de responsabilité et une obligation d'objectivité qui n'autorisent ni des commentaires déplacés ni des déclarations se situant en porte-à-faux avec la volonté clairement affirmée des plus hauts responsables des deux pays». M. benali Chérif n'omettra pas aussi de rappeler que les hauts responsables des deux pays «soulignent avec constance la nécessité d'œuvrer à la promotion continue des liens d'amitié et de coopération entre les deux pays dans une atmosphère de sérénité et à l'abri de tout battage médiatique». Le diplomate français avait en effet fait des déclarations pour le moins surprenantes, notamment sur les Algériens qui obtiennent normalement leurs visa mais qui ne reviennent pas ensuite où se soignent en France alors qu'ils ont obtenu des visas touristiques. Selon lui, 10162 Algériens se sont retrouvés en situation irrégulière en France par la suite de «dossiers trafiqués». «Il y a 10 000 autres personnes qui ont été refoulées par la police de l'air dans les aéroports français d'Orly ou de Roissy, et ce parce que les pièces justificatives n'étaient pas correctes», avait-il également déclaré. Au sujet des Algériens qui seraient partis pour se soigner avec des visas touristiques il avait déclaré : «Des fois il y a des personnes qui partent se soigner avec des visas touristiques et il laisse dernière eux à la sortie de l'hôpital une dette hospitalière de 5000 euros ou de 10 000 euros. Dans certains cas, ça a conduit le consulat général à annuler les visas de circulation pour eux et leur famille». Il a enfoncé le clou en évoquant «de hauts responsables algériens» qui allaient selon lui, en France «avec un mauvais dossier et de mauvais motifs» affirmant qu'ils ont été convoqués «pour annuler leurs visas».