Dans une réaction transmise hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, a regretté les propos de l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, quant à l'attribution des visas, tenus à l'occasion de l'inauguration du nouveau centre de réception des demandes de visas à Alger. "Dans ces déclarations, reprises par la presse, au sujet de l'attribution des visas, l'ambassadeur a, de nouveau, montré une propension à étaler publiquement devant les médias des appréciations inopportunes, peu amènes et donc inacceptables", a écrit M. Benali qui, au passage, a relevé que "les relations algéro-françaises imposent à tous, surtout à ceux qui en ont la charge dans la quotidienneté, un devoir de responsabilité et une obligation d'objectivité qui n'autorisent ni des commentaires déplacés ni des déclarations en porte à faux avec la volonté clairement affirmée des plus hauts responsables des deux pays". Le porte-parole du ministre des Affaires étrangères a ajouté que "ces derniers soulignent avec constance la nécessité d'œuvrer à la promotion continue des liens d'amitié et de coopération entre les deux pays dans une atmosphère de sérénité et à l'abri de tout battage médiatique". Cette réaction, inhabituellement virulente des Affaires étrangères, intervient au moment où le ministre des AE, Abdelkader Messahel, se trouve à Paris pour une visite de travail de trois jours au cours de laquelle il aura notamment des discussions avec son homologue Jean-Yves le Drian. Une opportunité donc pour évoquer avec lui ce qui est reproché au chef de la mission diplomatique française à Alger. Pour rappel, l'ambassadeur de France à Alger avait affirmé lundi que 10 162 Algériens étaient en situation irrégulière en France, précisant que ces personnes "avaient détourné l'usage de leur visa" et que les services consulaires en Algérie "avaient convoqué plusieurs personnes pour leur annuler leur visa". Parmi ces dernières, a précisé M. Driencourt, de "hauts cadres". S. A. I.